Sahara: L’Algérie pousse le polisario à envenimer le climat avant Genève
Les nuages commencent à assombrir le ciel de Genève avant même la réunion de la table ronde sur le Sahara les 5 et 6 décembre, avec la multiplication par l’Algérie des manœuvres diplomatiques et militaires par polisario interposé, faisant planer le doute sur ses véritables intentions.
Alors que la rencontre convoquée par l’Envoyé du secrétaire général de l’ONU, Horst Köhler, approche à grands pas, les généraux algériens poussent les milices séparatistes du polisario à redoubler de déclarations intempestives sur la menace du « retour à la lutte armée ».
C’est comme si l’Algérie, qui participe à Genève à la même table que le Maroc, la Mauritanie et le polisario, tente de se soustraire de ce qu’elle considère un piège dans lequel l’a attiré le diplomate allemand. Le Maroc, pour sa part, se rend à Genève confiant dans sa proposition d’autonomie du Sahara qui a recueilli un large soutien international.
L’autre manœuvre a pour champ d’action le niveau diplomatique, où l’Algérie a appelé à la réactivation de l’UMA. Un appel qui relève plus de la diversion que d’une volonté sincère de réanimer une Union maghrébine dont Alger a largement précipité le blocage.
L’astuce algérienne sur l’UMA est à l’évidence destinée à détourner l’appel du roi Mohammed VI pour un dialogue franc et sincère entre le Maroc et l’Algérie. Alger croit qu’en agissant ainsi, elle renvoie la balle dans le camp marocain. Mais dans les faits, l’Algérie tombe dans ses propres contradictions, l’initiative étant de la pure simulation.
Pour s’en convaincre, il s’agit juste de se rappeler que l’UMA, l’Union du Maghreb Arabe est composée de cinq pays (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie et Tunisie). Comment croire alors que l’Algérie est sincère dans son appel à la relance d’une UMA à 5, alors qu’elle cherche à créer de toutes pièces un 6ème Etat dans la région, en pourvoyant en armes et en soutien politique et diplomatique le mouvement séparatiste du polisario ?