Sahara : Les diplomates algériens participent à contrecœur à la rencontre de Genève
Les diplomates algériens ont fait à contrecœur leur déplacement à Genève pour assister ces mercredi et jeudi, à la «table ronde» à laquelle le médiateur onusien, Horst Köhler a également invité le Maroc, la Mauritanie et le Front Polisario pour relancer les négociations sur le dossier du Sahara Occidental, gelées depuis 2012.
L’Algérie qui a longtemps clamé sa «neutralité» dans le conflit du Sahara marocain tout en revendiquant le statut de «pays observateur», a finalement consenti sous la pression de l’ONU et du Conseil de Sécurité, de s’asseoir à la table des discussion aux côtés des autres parties au conflit, comme l’exigeait le Maroc qui considère ce pays comme partie-prenante dans ce vieux litige territorial.
L’Algérie a même dépêché à Genève, une délégation coiffée par son chef de la diplomatie, Abdelkader Messahel.
De son côté le Maroc a décidé d’inclure dans la délégation conduite par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, outre l’ambassadeur représentant permanent du Royaume auprès des Nations Unies, Omar Hilale, trois représentants légitimes des populations des provinces sahariennes.
Il s’agit des députés Hamdi Ould Errachid, président de la Région de Laâyoune et Ynja Khattat, président de la Région de Dakhla et de l’acteur associatif et membre du Conseil municipal d’Es-Smara, Mme Fatima Adli.
Pour rappel l’Envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Horst Köhler avait adressé le 23 novembre 2018 une invitation aux trois pays maghrébins et au Polisario pour assister à cette table ronde de Genève dont l’ordre du jour porte notamment sur «l’évolution du dossier du Sahara et la situation régionale».
Il ne s’agit donc, nullement d’un début de négociations entre le Maroc et le Polisario comme l’ont relayé les médias algériens, mais d’une sorte de prise de contact pour relancer ensuite le processus de règlement piloté en exclusivité par les Nations Unies.
Il est aussi clair que le Polisario et ses parrains algériens se retrouvent dans une position de faiblesse à Genève, suite aux nombreux cinglants échecs qu’ils ont essuyés ces dernières années dans leurs tentatives d’empêcher en vain, par les canaux judiciaires, l’exploitation des ressources naturelles (phosphates, poisson et produits agricoles) dans les provinces sud du Royaume.