Maroc: la nomination de Ould Souilem ambassadeur à Madrid, un coup de maître diplomatique
Enfin la nouvelle est tombée : Madrid a agréé la nomination de Ahmeddou Ould Souilem comme nouvel ambassadeur du Maroc en Espagne. En effet, le gouvernement espagnol a longuement hésité à accréditer la nomination marocaine de Ahmeddou Ould Souilem, fin connaisseur de l’Espagne, considéré à juste titre comme l’un des fondateurs du mouvement séparatiste sahraoui, qui a été l’un des conseillers les plus influents de Mohamed Abdelaziz, chef du Polisario, et avait par conséquent été chargé, à ce titre, de plusieurs missions auprès de l’Espagne et d’autres pays d’Europe et d’Amérique. Cette nomination d’un dignitaire sahraoui, ex-Polisario, vient à point nommé, confirmant ainsi la démarche diplomatique marocaine. « C’est un coup de maître, commente un diplomate européen, en poste à Bruxelles, car le Maroc, dans sa stratégie diplomatique à l’international, marque incontestablement un point positif » et met ainsi au pied du mur les adversaires du Royaume.
Il est à rappeler que la défection de Ahmeddou Ould Souilem, est la suite logique d’une longue série de retours d’anciens dirigeants du Polisario qui ont regagné le Maroc, depuis l’appel de Feu le Roi Hassan II ’’La Patrie est clémente et miséricordieuse’’, à la fin des années quatre-vingt. Parmi ces ralliés Omar Hadrami (1989), Guejmoula Bent Abbi (1991), Brahim Hakim (1993), Mohamed Abdelkader Haibelti (1999), Issalmou Mohamed Abdelkader Ould Haibelti (1999), Lafdal Malainine Ould M’rabih Rabbou Ould Cheikh El Ouali (1999), Cheikh Ali Ould El Bouhali (2000), ou encore Lahbib Ayoub (2002), Kalthoum Elkhayat (2003), Hamati Rabbani (2005) et Ahmeddou Ould Souilem (2009). D’autres, moins connus ou moins médiatisés, se sont insérés dans le tissu socioéconomique de leur région d’origine ou dans l’une des régions du pays, en s’attelant à la tâche du développement économique de la Nation entière. D’autres encore, responsables militaires ou simples soldats, universitaires, journalistes, artisans ou salariés n’hésitent guère à fuir l’enfer des camps de Tindouf, en Algérie, et de retourner au Maroc, au péril de leur vie. C’est dire l’importance de ces ralliements révélateurs. Ils renforcent indubitablement la position marocaine, empreinte de réalisme politique, tout en saignant à blanc le mouvement séparatiste qui, s’il existe encore, c’est grâce au bon vouloir du parrain algérien.