Sahara -Minurso : les tractations battent leur plein dans les coulisses de l’ONU
Une véritable course contre la montre est engagée dans les coulisses de l’ONU avant le renouvellement du mandat de la Minurso qui expire le 30 avril. De vives tractations diplomatiques sont menées par les pays pour et ceux contre l’inclusion d’un mécanisme de surveillance de la situation des droits de l’Homme au Sahara et dans les camps de Tindouf, aux prérogatives de la Minurso.
Le Maroc qui est contre la création d’un tel mécanisme, compte sur l’appui de membres influents parmi les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité comme les Etats Unis ou la France. De son côté, le Polisario est secondé par l’Algérie qui a mobilisé à ses côtés surtout des membres non permanents comme l’Afrique du Sud ou le Nigeria qui se disent favorables au mécanisme de surveillance.
En attendant l’adoption le 27 avril, de la résolution portant sur la reconduite de la Minurso pour un nouveau mandat d’un an, des débats préliminaires ont eu lieu ce mercredi 13 avril au siège de l’ONU à New-York. Il s’agit d’une rencontre à caractère technique qui a pour but d’évaluer le fonctionnement de la Mission onusienne.
Au cours de cette réunion, dont rien n’a filtré, les participants devaient se contenter d’examiner des aspects techniques alors que les détails du renouvellement du mandat de la Minurso ne seront sur la table des discussions qu’après la présentation du rapport du SG de l’ONU.
Les consultations sur le Sahara sont prévues pour vendredi 15 avril en présence de l’Envoyé personnel du Secrétaire Général, Christopher Ross, et de son Représentant spécial Hany Abdelaziz.
Programmée pour mardi 12 avril, la rencontre préliminaire a été ajournée d’un jour, en raison du retard pris dans la parution du rapport du Secrétaire général de l’ONU sur le Sahara. Ce retard s’explique par les fuites intervenues dans le draft qui a été publié sur le site web « Inner City Press ». Citant des sources proches du département de maintien de la paix (DPKO) de l’ONU, l’auteur du site, le journaliste américain, Matthew Lee précise que le rapport final sur le Sahara serait « bloqué » entre le Secrétaire général, Ban Ki-Moon et son adjoint, Alain le Roy, ce qui a conduit au report de la réunion préliminaire. Le porte-parole du SG de l’ONU, Martin Nesirky a de son côté, regretté que le projet du rapport de Ban Ki-Moon ait été filtré à la presse. Selon des diplomates à New York, c’est le représentant d’un membre non permanent très proche des thèses séparatistes du Polisario et des positions algériennes qui serait à l’origine de cette fuite.