Sahara Occidental : le Polisario répond à l’échec diplomatique par les menaces
Le Polisario serait-il en train de perdre raison après avoir perdu la bataille diplomatique ? Les menaces de reprise des armes proférées par le groupe séparatiste et relayées par les médias algériens, prennent l’allure de surenchères aux conséquences imprévisibles.
L’échec de l’Algérie et du Polisario à obtenir l’extension du mandat de la Minurso pour englober l’observation des droits de l’homme au Sahara Occidental, est certes un coup dur. Surtout au vu de la stratégie déployée pendant plusieurs mois par l’Algérie pour faire adopter au Conseil de sécurité une résolution allant dans ce sens. Mais voilà, l’ONU ne s’est pas laissée prendre à ce jeu de diversion, préférant investir sur une solution politique, négociée et réaliste du conflit régional du Sahara Occidental.
Cette solution, l’organisme onusien l’entrevoit dans la proposition marocaine d’autonomie au Sahara, que le Conseil de Sécurité a qualifiée, à maintes reprises, de « sérieuse et crédible » pour mettre fin à un conflit artificiellement nourri par l’Algérie et le groupe séparatiste du Polisario.
Maintenant, les menaces de retour aux hostilités brandies par la direction du groupe séparatiste peuvent être lues comme une tentative pour redresser le moral du Polisario. La vague de mécontentement dans les camps de Tindouf, où des milliers de Sahraouis sont retenus de force sous l’œil vigilant de la gendarmerie algérienne et des milices du Polisario, réduisent la marge de manœuvre du groupe séparatiste.
Les retours massifs au Maroc, par dizaines chaque jour, de Sahraouis fuyant les camps de séquestration de Tindouf, ajoutent à la panique dans les rangs aussi bien du Polisario que des commanditaires algériens.
Enfin, la résolution 1920 adoptée à l’unanimité des 15 membres du Conseil de Sécurité à la fin du mois d’avril, a été le coup de grâce des rêveries nourries par Alger et le Polisario. Car, cette résolution porte en elle un message clair, qui signifie : il en faut davantage pour détourner l’ONU de la recherche d’une réelle voie de sortie à un problème dont la communauté internationale est parfaitement consciente qu’il est d’abord un conflit régional anachronique, dont Alger est le maître d’ouvrage par Polisario interposé.