The Economist : Le conflit du Sahara occidental un vrai gâchis économique pour Alger et Rabat
Le conflit autour du Sahara Occidental fait perdre chaque année aux deux voisins maghrébins le Maroc et l’Algérie, 2 points de leur produit intérieur brut (PIB), relève le célèbre hebdomadaire britannique The Economist dans sa livraison du week-end dernier.
«Si le Maroc et l’Algérie avaient honoré leur engagement de 1989 pour former une union économique avec la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, ils seraient parmi les économies les plus importantes du monde arabe et du Moyen-Orient», estime The Economist.
Mais l’ambitieux projet de l’Union du Maghreb Arabe (UMA), déplore la publication britannique, a été gelé à cause du conflit du Sahara occidental, qui est revendiqué par le Front Poliario avec le soutien inconditionnel du régime algérien.
Suite au gel du projet maghrébin, l’Algérie et le Maroc paient le prix fort pour la fermeture de leurs frontières depuis 1994 et accusent une perte annuelle de 2 points de leur PIB suite au gel du projet maghrébin, relève l’hebdomadaire économique britannique.
Les deux pays voisins ne manquent pas d’atouts, explique l’auteur de l’article, précisant qu’en Algérie comme au Maroc, «la population est majoritairement sunnite, la main-d’œuvre est disponible et ils peuvent être un pont pour l’Europe vers l’Afrique».
Si les revenus des hydrocarbures ont permis à l’Algérie de mener d’importants programmes d’infrastructures, le Maroc avance rapidement grâce à la politique d’ouverture économique menée par le roi Mohammed VI, constate l’hebdomadaire, rappelant que «le Royaume est classé 68e dans le classement Doing Business de la Banque mondiale, 88 places au-dessus de l’Algérie».
Le contexte qui prévaut désormais dans toute la région du Maghreb Arabe, ajoute la publication, est rendu exécrable par le litige territorial opposant Rabat et Alger autour du Sahara occidental.
Pourtant le Maroc a fait de grandes concessions depuis l’éclatement de ce conflit en 1975, allant jusqu’à soumettre en 2007, à l’ONU, une proposition de large autonomie pour la partie de son Sahara que revendique le Front Polisario, un mouvement séparatiste sahraoui crée de toutes pièces dans les années 70, sous l’impulsion du régime du défunt président algérien Houari Boumediene avec le soutien militaire et financier de son allié de l’époque, le défunt leader libyen Mouammar Kadhafi.