L’Uruguay escamote la grave situation à Guergarat devant le Conseil de sécurité
Le Conseil de sécurité de l’ONU a tenu mardi 28 mars, une réunion à huis-clos sur le Sahara marocain à la demande de l’ambassadeur de l’Uruguay auprès de l’ONU, Elbio Oscar Rosselli, mais ce dernier a empêché le chef des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, Hervé Ladsous, d’évoquer dans son briefing, la situation gravissime qui prévaut à Guerguerat.
Pourtant Hervé Ladsous, a été convoqué à cette réunion pour briefer le Conseil de sécurité sur les derniers développements au Sahara, avant d’être interrompu par le représentant de l’Uruguay, un des fervents défenseurs des thèses séparatistes du Polisario. Ce dernier a demandé Ladsous de s’en tenir à la question inscrite à l’agenda de la réunion, à savoir l’examen du retour de la Minurso à la pleine fonctionnalité.
En réalité, l’ambassadeur uruguayen craignait que le chef des opérations de maintien de la paix de l’Onu accable dans son rapport le Polisario en raison de la présence et des agissements provocateurs de ses éléments armés dans la zone tampon de Guerguerat.
De l’avis du représentant de l’Uruguay à l’ONU, le retour de la composante civile de la Minurso est plus important que le danger que fait planer sur toute la région, la présence de miliciens armés du Polisario dans la zone tampon, une zone démilitarisée qui relève, en vertu de l’accord de cessez-le-feu du 6 octobre 1991, de la compétence exclusive des observateurs de la MINURSO.
La présence des éléments armés du Polisario à Guergarate constitue non seulement une violation flagrante de l’accord de cessez-le-feu, mais elle risque d’être l’étincelle d’un nouveau conflit armé impliquant tous les pays du voisinage et pouvant déstabiliser toute la région du Maghreb arabe et du Sahel.
C’est dans ce contexte que Ladsous a voulu souligner la gravité de la situation à Guergarat, dans son briefing devant le Conseil de sécurité.
Pourtant cette intervention colle parfaitement avec l’appel lancé le 25 février dernier par le SG de l’ONU, Antonio Guterres qui avait lui-même souligné la gravité de la situation à Guergarate, appelant les deux parties à faire preuve de retenue et à évacuer leurs forces de la zone tampon. Cependant malgré le retrait unilatéral le 26 février des forces marocaines de cette zone, le Polisario y a maintient encore ses miliciens armés qui continuent à entraver le flux commercial entre le Maroc et la Mauritanie.