Des discussions en catimini au Maroc sur l’avenir de la Minurso
Des discussions sont actuellement menées en toute discrétion au Maroc, pour fixer l’avenir de la Minurso, la mission des nations Unies au Sahara Occidental.
Les autorités marocaines et les diplomates de l’ONU auraient repris officiellement, les négociations au sujet du retour des 84 agents de composante civile et politique la Minurso, expulsés en mars dernier de leurs postes au Sahara marocain.
Une délégation du département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies comprenant entre autres, le diplomate marocain, Jamal Benomar, émissaire de l’ONU au Burundi, est actuellement en mission au Maroc, a confirmé officiellement le porte-parole de Ban Ki-moon, Stéphan Dujarric, lors d’un point de presse tenu à New York.
Cette visite, a-t-il indiqué, s’inscrit «dans le cadre du dialogue en cours avec le Maroc» en vue d’une application de la résolution 2285 du Conseil de sécurité votée le 29 avril et qui appelle au «rétablissement immédiat de la pleine fonctionnalité de la Minurso».
Le texte résolution adopté à la majorité absolue et non à l’unanimité, avait donné un délai de trois mois au royaume et au Secrétaire Général de l’ONU, pour parvenir à un accord sur le retour des 84 agents de la Minurso expulsés en riposte aux propos tenus par Ban Ki-Moon lors de sa visite dans les camps de Tindouf et à Bir Lahlou dans la zone tampon. Des déclarations que Rabat avait jugé «inappropriés politiquement».
Ban Ki-moon est tenu de présenter vers fin juillet, un rapport final au Conseil de sécurité, sur les résultats des négociations avec le Maroc.
Selon des sources informées, les officiels marocains auraient avancé certaines conditions pour le retour des agents expulsés. Rabat aurait ainsi exigé que les casques bleus se consacrent essentiellement à la surveillance du cessez-le-feu dans la partie contestée du Sahara marocain, conclu en 1991.
Si l’ONU plaide la réhabilitation de la Minurso pour un fonctionnement normal et intégral, les autorités de Rabat refusent la présence sur le sol marocain de casques bleus ayant des affinités avec les thèses séparatistes du Polisario.
Pour rappel, pour ces mêmes mobiles, un casque bleu égyptien pris en flagrant délit d’endoctrinement de jeunes miliciens du Polisario, avait été expulsé par la Minurso à la demande de Rabat.