Polisario : l’ombre du dissident Ahmed Khalil hante le DRS algérien
S’opposer à la ligne du Polisario ou montrer un penchant pour l’option d’autonomie au Sahara occidental sont des lignes rouges pour les services secrets algériens du DRS, qui n’ont pas hésité à faire disparaitre Ahmad Khalil, un cadre du front indépendantiste, dont le fils exige aujourd’hui d’en connaitre le sort.
La disparition de l’ancien cadre du front Polisario a eu lieu en avril 2009 à Alger. Ahmed Khalil avait quitté les camps du Polisario à Tindouf pour la capitale algérienne, où il devait animer une conférence sur les droits de l’Homme. En fait de rencontre sur les droits de l’Homme, il s’agissait d’un traquenard tendu par les services du général algérien Toufik, qui ont tenu à attirer ce sahraoui insoumis loin des campements.
Aujourd’hui, six ans après la disparition de cet ancien proche du chef du Polisario Mohamed Abdelaziz, la famille Khalil demande que l’Algérie donne des éclaircissements sur le sort qui a été réservé à leur proche. Son fils, Rachid Khalil a demandé que justice soit faite dans une déclaration à l’agence espagnole Europa Press.
Il appelle également à la mobilisation des ONG internationales de défense des droits de l’Homme pour faire pression sur l’Algérie. S’il est encore en vie, Ahmed Khalil est aujourd’hui âgé de 62 ans.
Ce n’est pas la première tentative de Rachid Khalil pour essayer de connaître le sort de son père. En 2014 à Genève, il avait déjà saisi le Conseil des Droits de l’Homme sur cette disparition.
Un enlèvement énigmatique qui rappelle l’extrême sensibilité des services secrets algériens sur tout ce qui touche au mouvement sahraoui. En Algérie, le Polisario est une exclusivité du DRS qui ne supporte aucune dissension ou contestation de la ligne tracée au front sahraoui qui dispute au Maroc la souveraineté sur la région du Sahara occidental.