HRW : l’Algérie et le Polisario responsables de la persistance de l’esclavage à Tindouf
Le Front Polisario qui lutte à partir du territoire algérien contre le Maroc dans le conflit du Sahara occidental, est pointé du doigt par Human Rights Watch pour entretenir « les vestiges de l’esclavage » et la loi martiale dans les camps de Tindouf, avec la complicité de l’Algérie.
Les investigations menées sur le terrain par l’ONG internationale, ont finalement confirmé ce qui était connu de longue date: la persistance de l’esclavage. Cette vieille pratique des temps passés est toujours en cours dans les camps de Tindouf, placés sous le contrôle du Polisario. Le Front soutenu par Alger est également accusé par HRW de recourir aux tribunaux militaires pour réprimer les dissidents sahraouis. La loi martiale est une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de ceux qui s’opposent à la ligne du Polisario et d’Alger dans le conflit du Sahara occidental, particulièrement les partisans du plan d’autonomie proposé par le Maroc.
Alger devrait « reconnaître publiquement sa responsabilité légale de veiller au respect des droits de toute personne se trouvant sur son territoire », estime HRW dans son rapport présenté à Alger. L’organisation de défense des droits humains qui a eu accès aux camps de Tindouf après plusieurs années d’interdiction par les autorités algériennes, témoigne également de l’étouffement de milliers de sahraouis parqués dans les camps.
Les « restrictions » concernent l’interdiction de toute forme d’expression opposée au Polisario. Elles s’étendent à la défense des déplacements hors des camps sans l’autorisation expresse des responsables du Front et des officiers du DRS algérien.
Toutefois, HRW est consciente de l’incapacité des responsables algériens à imposer au Polisario ce qu’ils n’ont pas réussi à mettre en œuvre en Algérie même. A savoir, enquêter de manière impartiale sur la mort et la disparition de plusieurs dizaines de milliers d’algériens durant la guerre civile de la décennie 1990. Eric Goldstein, le responsable de HRW pour la région MENA, affirme que «jusqu’à maintenant, l’Algérie n’a pas entamé une telle démarche. On espère que cela viendra». Une telle initiative permettra de «donner un peu de vérité aux familles qui souffrent autant», espère-t-il sans trop se faire d’illusion.