Maroc/Sahara : Le soutien français est telle une douche froide sur le tout-Alger
Les généraux de l’armée algérienne devraient se mordre en ce moment, les doigts d’avoir autorisé les avions de chasse de l’armée française de survoler leur territoire en direction du nord du Mali en guise d’appui à de l’intervention militaire baptisée « Serval » ayant débuté le 11 janvier 2013. Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika qui venait d’accueillir en grandes pompes à Alger en décembre 2012, son homologue François Hollande qui avait choisi l’Algérie comme destination pour son premier déplacement officiel au Maghreb, croyait dur comme fer, que la France socialiste allait changer de stratégie à l’égard du Royaume chérifien, son traditionnel allié dans la région. Il avait alors pesé de tout son poids sur sa gente militaire pour la convaincre de prêter main forte à l’armée française venue traquer les djihadistes dans le nord du Mali. Mais c’était sans compter sur le caractère exceptionnel qui a toujours nourri les rapports entre Rabat et Paris comme vient de le rappeler le président Hollande en personne, actuellement en visite d’Etat au Maroc, en affirmant que « la relation entre la France et le Maroc est unique. Elle se situe au-delà des alternances en France, des successions au Maroc et des variations politiques ». Le soutien réitéré par la classe dirigeante française au plan d’autonomie marocain qualifié de « base sérieuse et crédible » pour la négociation d’un règlement du conflit du Sahara Occidental, s’est abattu sur les hauts dirigeants militaires et civils algériens comme une véritable douche froide.
Ce qui a enragé et exacerbé un peu plus ces derniers, c’est également une petite phrase contenue dans une dépêche de l’Agence France Presse (AFP) en date du 1er avril, et qui relate à propos de la visite du président Hollande au Maroc : «Concernant le Sahara occidental, que se disputent l’Algérie et le Maroc depuis 1975, la position de la France reste la même : Paris soutient le plan d’autonomie marocain». Dans l’une de ces réactions hors pair, le porte-parole du ministère algérien des affaires étrangères, Amar Belani s’est attaqué non seulement à l’AFP, l’accusant d’avoir commis « des aberrations et des tromperies », «refusables et incompréhensibles », mais il a versé dans un déluge de qualificatifs insultants à l’endroit du Maroc le traitant d’occupant, de colonisateur et d’oppresseur. Pour cet énergumène fou-furieux, l’Algérie n’a aucune ambition sur le territoire contesté du Sahara Occidental, mais ne fait que défendre le droit du «peuple sahraoui » à l’autodétermination. Pourtant Belani a oublié de rappeler que cette même Algérie qui défendait, il n’y a pas si longtemps, la partition du Mali, mais fait tout pour la balkanisation du territoire de son voisin marocain. Les analystes auront toutes les difficultés du monde pour tenter de décortiquer cette double-logique du pouvoir algérien.