Christopher Ross tenté par l’option fédérale
Le médiateur Onusien Christopher Ross se rend finalement à l’évidence, en admettant une solution fédérale pour la résolution du problème du Sahara occidental qui se rapproche doucement de l’option de l’autonomie proposée par le Maroc.
Se faisant, l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’Onu pour le Sahara occidental reconnaît que les tentatives d’organiser un référendum seraient une pure perte de temps, et n’avanceraient pas le processus d’un iota. Mais avant d’entamer sa tournée actuelle dans les trois pays concernés par le problème du Sahara occidental : Maroc, Algérie et Mauritanie, Christopher Ross a pris le soin de se rendre dans les principales capitales mondiales. L’objectif était de tâter le pouls des grandes puissances sur la démarche à adopter dans l’épineuse question du Sahara occidental, à un moment où toute la région est menacée de déstabilisation par l’activisme exacerbé des groupes jihadistes et des mouvements séparatistes. Son détour par la Suisse, un pays connu pour son régime confédéral accompli, n’est d’ailleurs pas anodin. Surtout que la Suisse ne fait pas partie des Etats formant le cercle des « Amis du Sahara occidental », lequel regroupe les Etats-Unis, la France, l’Espagne, la Grande-Bretagne et la Russie. Ainsi, le régime fédéral Suisse qui se base sur une union de cantons souverains mais non pas indépendants, semble exercer un attrait particulier sur Christopher Ross.
Le penchant du diplomate américain pour l’option fédérale ou confédérale s’est probablement forgé graduellement après une meilleure compréhension des enjeux régionaux et stratégiques du conflit. Mais Christopher Ross a certainement été convaincu après ses multiples contacts avec les protagonistes du conflit eux-mêmes. Il y a, d’un côté, les populations sahraouies du Sahara occidental qui défendent résolument leur appartenance au Maroc. De l’autre, des sahraouis quasiment pris en otage à Tindouf, sur le territoire algérien et dont le Polisario, le Front armé et financé par Alger, réclame l’indépendance du territoire.