Plan Autonomie

L’élection controversée de Mohamed Abdelaziz pour la 11ème fois successive à la tête du Polisario, ne lui a visiblement pas porté chance. L’inamovible dirigeant dont le front lutte, avec le soutien de l’Algérie, pour l’indépendance de la région du Sahara occidental, est rudement secoué actuellement par une fronde des jeunes sahraouis dans les camps de Tindouf.
Les jeunes, regroupés dans le mouvement de la Jeunesse de la révolution sahraouie, ont manifesté leur opposition à la direction du Polisario par des sit-in ininterrompus devant les locaux du Polisario. Au final, la fougue des  slogans hissés par les protestataires, à l’instar du fameux « dégage » a eu raison de la patience du chef du Polisario. Ce dernier n’a pas hésité à déployer les grands moyens pour déloger les protestataires. Plus de 50 miliciens ont été envoyés de nuit contre les jeunes protestataires, dont ils ont détruit le campement avec une rare violence.

De nombreux jeunes ont été blessés et trois au moins ont été arrêtés. Les miliciens du Polisario ont ensuite ramassé dans la précipitation les affiches hostiles à Mohamed Abdelaziz à bords de plusieurs véhicules. Une tâche visiblement moins pénible que celle de leurs collègues, qui ont eu à effacer le slogan « dégage » inscrit sur toute la largeur de la chaussée menant au siège du secrétaire général du Polisario. Mais en dépit de la répression, les jeunes sahraouis de Tindouf ne s’avouent pas vaincus et se disent déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation pacifique.
L’opposition à Mohamed Abdelaziz couvait depuis longtemps déjà dans les camps de Tindouf, dont une grande partie de la population l’accuse de gestion catastrophique du dossier du Sahara occidental et d’avoir mené la cause sahraouie dans l’impasse.