Plan d’autonomie : une proposition « constructive » pour Washington
Le plan d’autonomie proposé par le Maroc pour le règlement de la question du Sahara Occidental reste prégnant dans l’agenda international visant à parvenir à une solution de ce conflit régional. C’est la position exprimée par Jeffrey Feltman, le sous-secrétaire d’Etat américain pour le Proche-Orient, qui a de nouveau qualifié la proposition d’autonomie de « constructive ».
De passage au Maroc le 24 octobre, le responsable américain a réitéré la position de Washington favorable au règlement de ce conflit vieux de plus de trois décennies.
La proposition marocaine d’autonomie au Sahara Occidental a été présentée aux Nations Unies en 2007. Elle a permis de relancer les négociations entre le Maroc et le front Polisario, qui lutte avec le soutien militaire et diplomatique de l’Algérie, pour l’indépendance de la région du Sahara Occidental. Le plan d’autonomie propose une large autonomie, avec des pouvoirs législatifs et exécutifs locaux élargis dont disposeront les habitants du territoire et leurs représentants. Compte tenu de la valeur ajoutée apportée par la proposition, le Conseil de sécurité l’a qualifiée de base « sérieuse et crédible » pour les négociations sur l’avenir du Sahara. Il a, surtout, appelé les protagonistes à faire preuve de « réalisme et d’un esprit de compromis ». Des appels auxquels l’Algérie et le front Polisario, dont le QG est situé sur le territoire algérien, opposent une incompréhensible fin de non recevoir.
Pourtant, différents diplomates internationaux en charge du dossier avaient conclu que l’indépendance de l’ancienne colonie espagnole reprise par le Maroc en 1975, était un objectif impossible à appliquer. C’est le cas du néerlandais Peter Van Walsum, l’ex-envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, qui avait payé pour sa franchise en 2008. C’est le cas aussi d’Erik Jensen, l’autre représentant spécial du secrétaire général entre 1993 et 1998. Ce dernier, auteur de l’ouvrage sur le Sahara « anatomie d’une impasse » (2005), a soutenu récemment la nécessité d’une solution négociée basée sur le réalisme et le compromis dans le contexte du nouvel ordre régional au Maghreb.