Tindouf : le Polisario ébranlé par le scandale du CD
Le scandale du CD mettant en cause l’épouse du chef du Polisario n’en finit pas de provoquer des remous dans les camps de Tindouf. Les sahraouis des campements sont d’autant plus indignés par ce détournement de l’aide humanitaire qu’ils sont eux-mêmes confrontés à des conditions de vie extrêmement difficiles. Oeuvre de jeunes sahraouis appartenant à la Ligue des partisans de l’autonomie au Sahara, le CD a largement circulé dans les campements. Il montre, données à l’appui, l’implication dans ce détournement à grande échelle de Khadija Hamdi, épouse du dirigeant du Polisario et, par ailleurs, ministre de la culture de ce qui est communément appelé par le mouvement séparatiste à Tindouf « république sahraouie ». Mohamed Lamine El Bouhali, ministre de la défense de l’hypothétique république est, lui aussi, impliqué dans ce détournement d’importants fonds provenant de l’aide humanitaire internationale. Le CD dévoile les comptes personnels de Khadija Hamdi et de Lamine El Bouhali sur lesquels ont été versés les dons en chèques ou en espèces fournis par les donateurs étrangers en faveur des populations sahraouies de Tindouf.
Pourtant, ce n’est pas la première fois que de tels détournements sont mis au jour. L’union européenne avait déjà enquêté sur l’itinéraire de l’aide humanitaire accordée par Bruxelles aux populations de Tindouf. Elle avait découvert un large détournement des produits au profit de différents responsables du Polisario. De son côté, la Fondation « France Libertés » créée par Danielle Mitterrand, avait conduit une enquête dans le même sens en avril 2003. Et au lieu d’aller nourrir les sahraouis de Tindouf, les produits non périssables de cette aide se retrouvaient souvent exposés à la vente sur les marchés des pays sahélo-sahariens. Suite à cette mission, la Fondation a recommandé aux ONG et aux bailleurs de fonds institutionnels (PAM, Union européenne, etc.) de bien s’assurer de la destination de leur aide.