Retombées du règlement de la question Saharienne
Les retombées d’un règlement pacifique de la question du Sahara Occidental, inspiré par la vison de Peter Van Walsum, sont considérables.
En premier lieu, la disparation du conflit, principal frein à la construction de l’intégration maghrébine, permettrait la remise en route du processus lancé par les cinq chefs d’états à Marrakech le 17 Février 1989 connu sous le nom d’Union du Maghreb Arabe (UMA)
La création de ce marché commun permettrait la mise en commun des talents des cinq pays du Maghreb, et l’optimisation des ressources naturelles abondantes.
La libre circulation des personnes, notamment entre l’Algérie et le Maroc permettrait de déployer le formidable potentiel touristique, et de relancer une dynamique économique bilatérale atrophiée.
En fait, chaque pays du Maghreb dispose d’un réservoir de croissance inexploité à cause de la non-intégration maghrébine. Selon les estimations les moins ambitieuses des experts (Et notamment le rapport de International Crisis Group en 2007 sur le cout du non-règlement du conflit) , la remise en route du processus d’intégration régionale au sud de la Méditerranée permettrait de gagner entre un à deux points de croissance par pays et par année, ce qui constituerait un apport précieux au vu des défis que la région a à affronter.
Du point de vue du développement durable et de la résorption des inégalités, ce surplus de croissance aurait un impact direct sur le niveau des vies des populations, et l’intensification des échanges pourrait permettre de réduire le chômage, grâce à un circuit harmonieux entre les zones où la main d’œuvre est rare et celle où elle est abondante.
La technicité du Maroc et de la Tunisie en termes de nouvelles technologies pourrait apporter aux pays encore en retard en ce domaine, Libye, Algérie, Mauritanie, une expertise et un savoir faire qui permettraient un phénomène de « contamination bénéfique ».
Au-delà de cela, créer les conditions d’un climat politique stable au Maghreb contribuerait à faire avancer les projets nationaux de démocratisation et d’ouverture politique, permettant aux maghrébin d’allier efficacité économique, liberté d’expression, et développement solidaire.
Car c’est bien là tout l’enjeu d’une société maghrébine débarrassée d’un des plus anciens conflits au monde : pouvoir mettre en route un projet de société solidaire, ambitieux et maîtrisé.
Le rayonnement du Maghreb dans le monde s’en trouverait largement renforcé, et une Union au sud de la Méditerranée permettrait de peser sur les affaires du monde avec plus d’intensité, et de s’inscrire dans un partenariat structurant avec l’Union européenne. La sécurité, devenue un sujet prégnant, et de plus en plus préoccupant avec la montée du terrorisme au Sahel, pourrait être adressée de manière transversale, avec une coordination accrue entre les pays, un recoupement et une mise en commun de l’information.
Enfin, une région débarrassée de l’épine Saharienne permettrait de construire enfin le Maghreb de la connaissance et de la prospérité, qui pourra relever les défis qui se dressent devant lui, notamment la création de 10 millions d’emplois à l’horizon 2020.