Plan Autonomie

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Implémentation de la feuille de route Van Walsum
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Le Conseil de Sécurité en session

La mise en place de la stratégie préconisée par Peter Van Walsum requiert une certaine dose de courage politique de la part de toutes les parties concernées dans l’affaire du Sahara Occidental. Côté Front Polisario comme côté Marocain, des concessions devront être faites, des aménagements consentis, sans jamais rien céder sur l’essentiel : la nécessité absolue que les sahraouis établis dans les camps puissent jouir d’une vie digne, aux côtés de leurs frères à l’est de la frontière algérienne. La position de l’Algérie est, à cet égard, déterminante. Ainsi, selon une analyse du journaliste Toby Shelley  du Financial Times parue en 2003 : « Le Polisario n’est pas une extension des forces de sécurité algériennes, comme le soutient le Maroc, mais l’Algérie est le sponsor clé du mouvement  depuis que l’Espagne a remis le territoire au Maroc et à la Mauritanie en 1975 ».

Le prochain mouvement tactique de l’Algérie, et sa réaction face à l’entrée en jeu de la nouvelle donne préconisée par Peter Van Walsum sera en effet l’élément essentiel pour la mise en route d’un dialogue productif entre le Maroc et le Front Polisario. A bien des égards, l’Algérie pourrait se retrouver largement bénéficiaire si les parties décidaient de prendre la vision Van Walsum comme nouveau standard commun de discussion. En effet, l’Algérie bénéficierait d’une « prime » politique régionale et internationale, car elle aurait permis le déblocage d’une solution insoluble et la résolution d’un drame humanitaire. Cet élément n’est pas à négliger étant donné l’importance qu’accorde le Président Abdelaziz Bouteflika au rayonnement de son pays, qu’il aura contribué à restaurer en grande partie depuis son accession à la Présidence de la République. L’envie, voire le besoin de voir son mandat à la tête de l’état algérien couronné par une solution « sans vainqueur ni vaincu » au Sahara Occidental sera certainement un élément important de la future  décision algérienne.
Du point de vue du Maroc, il est d’autant plus aisé d’implémenter la doctrine Van Walsum que l’initiative marocaine d’autonomie pour le Sahara comporte en elle des éléments très similaire à ce que préconise le diplomate expérimenté.
Gestion des affaires locales, de la stratégie économique, de la police, du budget, des ressources, de l’institution judiciaire, et création d’un parlement, cette large autonomie est précédée par un référendum. Economiquement, le royaume marocain s’est également fortement engagé pour soutenir le développement de la région, lui permettant de créer les conditions d’un décollage économique, et de rattraper son retard de croissance.
Surtout, la région autonome serait dotée d’un parlement, d’un chef de gouvernement, et aura la possibilité d’établir de liens de coopération internationale avec les autres autonomies dans le monde.
Ces derniers point, ce n’est pas négligeables, constituent une avancée très profonde de la position marocaine traditionnelle, et consacrent la reconnaissance par l’état de la spécificité culturelle et régionale du Sahara.
Pour un pays historiquement très centralisé comme le Maroc, déléguer des attributs aussi importants que le pouvoir législatif et judiciaire, ainsi qu’une grande partie de l’exécutif est un évènement crucial dans le dossier car il démontre la volonté de sortir de l’impasse par le haut, dans l’optique de créer un consensus autour du dossier.
Du point de vue du Polisario, et même si ses responsables ne l’admettent pas, l’autonomie proposée par le Maroc a suscité un débat important, notamment au sein des figures historiques du mouvement.
En effet, face à une pression croissante de la base, et dans l’impossibilité de pouvoir reprendre la lutte armée, l’autonomie a surgi dans le dossier comme une opportunité, mais également un dilemme. D’un côté, il est difficile, pour des militants qui ont fixé comme ligne d’horizon depuis 33 ans l’indépendance totale, d’abandonner cet objectif, qui permet de « souder » les troupes. De l’autre, négliger une fenêtre d’opportunité aussi importante reviendrait à annihiler les aspirations des populations vivant dans les camps, lasses de ces conditions de subsistance exécrables. Surtout, comment gérer la relation avec le « grand frère » Algérien, qui s’est tant donné pour la cause du Front, et qui n’a ménagé aucun effort pour que ce dossier reste vivant, des couloirs de l’ONU aux arcanes de l’Union Africaine.
Une réalité arithmétique, à laquelle s’est référée Van Walsum de manière implicite, pourra certainement faire la différence et pousser les dirigeants du Front à se ranger derrière les arguments du diplomate onusien:
Depuis la chute du mur de Berlin, les soutiens internationaux de la R.A.S.D ont diminué de manière constante. Même les supports traditionnels et inconditionnels, tels Cuba montrent des signes de lassitude, et doivent se consacrer aux graves problèmes internes qu’ils traversent.
Au niveau International,  l’implémentation de la vison de Peter Van Walsum permettrait également aux grandes puissances de prendre des positions plus tranchées et de faire pression sur les parties pour arriver à un accord rapidement.


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