Plan Autonomie

Site de présentation et d'information sur le plan d'autonomie marocain et sur le Sahara
Un sage maghrébin disait : « être patient consiste en effet à contraindre l’âme à accepter ce qui lui répugne ; et elle éprouve de l’aversion pour tout ce qui n’est pas en accord avec sa prédisposition dans l’instant présent, même si elle sait que cela sera un bien pour elle par la suite ».
Cette maxime s’applique bien au conflit saharien, dont l’Algérie, pays frère et voisin, s’efforce depuis plus de trente ans de maintenir l’immobilisme, sous-estimant l’intérêt stratégique du Sahara pour le Maroc et le prix que ce dernier serait prêt à payer pour son intégrité territoriale.
En acceptant de négocier avec le Polisario, non pas pour la quatrième fois mais bien depuis que Feu Hassan II a reçu le 4 et 5 Janvier 1989 une délégation du front à Marrakech en réponse à un vœu de la communauté internationale. Les rencontres ; entre le Maroc et les séparatistes, n’ont jamais été interrompues, que ça soit sous les auspices des Nations Unies, ou suite à la démarche d’intermédiaires et bons offices. Le mouvement, qui aspire à s’organiser en Etat, n’a jamais donné, durant toutes ces rencontres, la preuve qu’il est capable d’affirmer son indépendance à l’égard de ses manipulateurs. Le fond du problème, pour ceux qui veulent le croire, concerne donc bien les relations algéro-marocaines, vérité qui, malheureusement, tarde à être perçue par certains membres de la communauté internationale.

En créant le Polisario, à une époque où les slogans révolutionnaires étaient à la mode, l’Algérie savait qu’une action insurrectionnelle, destinée à affirmer par des actes des soit disant principes socialistes, est le moyen de propagande le plus efficace. Pris de cours par la rapide décolonisation du Sahara par le Maroc, le pari algérien était fondé sur l’hypothèse que la récupération du territoire ne changera pas fondamentalement : le statut juridique du territoire restera alors indéfini, le problème apparaîtra comme celui d’une population refusant une occupation étrangère, l’Algérie pourra tirer son épingle du jeu, au moins apparemment, et émousser toute critique à l’intérieur et à l’extérieur. Les algériens pensaient manifestement que le Maroc ne pourra pas stabiliser la situation, car si ce dernier arriverait à exercer un contrôle total sur le territoire, l’opinion internationale cesserait rapidement de s’intéresser au problème, et la position de l’Algérie s’usera au fil des jours.
Le régime algérien a toujours supposé, que pour une raison ou pour une autre, son hypothèse se révélera exacte. Aujourd’hui, alors que la donne a totalement changé, ce qui implique de dépassionner le débat, autodétermination, peuple, frontières etc. Ces termes sont devenus victimes de leur suremploi, et servent souvent des ambitions politiques. Il est évident que plus un concept est l’objet d’enjeux, plus il est source de confusion.
La population du Sahara, résultant d’un assemblage de plusieurs tribus, sa cohésion n’est assurée que de manière conjoncturelle, c’est pour ces raisons que lorsque les Nations Unies avaient engagé la procédure pour solutionner le problème par voie référendaire, l’option avait prouvé sa faillite pure est simple et l’abondant du référendum n’a pas été dictée par une partialité de l’ONU, mais plutôt par des difficultés inhérentes à cette solution à cause du délicat problème d’identification du corps électoral habilité à voter. Tout le monde s’accorde aujourd’hui combien il est difficile d’organiser un référendum d’autodétermination, qui serait limité aux seuls sahraouis originaires du territoire, pour la simple raison que des milliers de sahraouis résident en dehors du territoire, que le nombre des séquestrés dans les camps de Tindouf n’est pas déterminé, et que selon les chiffres (publié sur le site de l’European University Insitut), le nombre d’immigrants subsahariens qui rodent dans la région du sud algérien est estimé à plusieurs dizaines de milliers,  entre 100 et 300 milles. Ceci, à moins que l’Algérie vise à déplacer ce torchant brûlant en territoire marocain, c’est alors que la crise prendra sa véritable dimension.
En refusant de négocier sincèrement avec le Maroc, le Polisario, tout en donnant l’impression de vouloir le faire, incapable de prouver son authentique volonté d’autonomie, inconscient du sort des pauvres, innocents qu’il détient en otage à Tindouf et proclamant à chaque occasion sa menace de reprise des armes, le Polisario tombe sous la définition que donne l’Oxford English Dictionnary au terrorisme : « personne qui tente d’imposer ses vues en usant de méthodes d’intimidation coercitives ».
Les populations du Sahara vivent paisiblement et en toute sécurité, manifestant à chaque occasion leur satisfaction de leur intégration à la mère patrie. Le projet d’autonomie, que le Maroc a proposé au conseil de sécurité, jugé par cette instance internationale comme étant sérieux et crédible, est, aux yeux de nombreux observateurs et experts internationaux, la meilleur solution qui fait l’économie de problèmes stratégiques et satisfait les conditions de développement du bien être des populations, qui l’ont accueilli avec enthousiasme. L’octroi d’une large autonomie au Sahara garante d’une certaine spécificité régionale dans le cadre d’un Etat nation unifié pourrait, au delà de l’inévitable compromis, constituer un extraordinaire laboratoire pour l’édification d’une architecture nouvelle du Royaume.
L’hostilité algérienne à la marocanité du Sahara et les manœuvres  préméditées de l’Algérie par Polisario interposé prouvent que cette dernière est le véritable adversaire du Maroc dans cette affaire, et si négociation il y aura, elle doit se faire face à face entre les deux pays.
A l’heure où toute la zone sahélienne devient un nouveau terrain de conquête du terrorisme dans une région inhospitalière, où les terroristes font ce qu’ils veulent, l’armée algérienne y fait parfois des incursions pour les attaquer, mais à elle seule, cela ne sert pas à grand-chose. La Mauritanie, le Mali et le Niger, pays limitrophes mais pauvres, sont incapables d’y faire face. Al Qaïda a trouvé dans cette région, un lieu de repos et d’entraînement à proximité de l’Europe, les éléments qui s’entraînent au Sahel, se déplacent vers l’Europe pour attaquer des cibles.  Al Qaïda ne manquera pas certainement de bénéficier de la complicité d’errants désespérés et sans objectif dans l’espace avoisinant.
L’ONU et le conseil de sécurité, dont la charte est le fruit d’un compromis résultant de la diversité de leurs membres, ont la responsabilité d’éviter à la région du Maghreb et du Sahel de sombrer dans des années de braise. Le conseil de sécurité doit s’engager dans un processus de résolution de la crise saharienne par la recherche d’un compromis pouvant aboutir à une solution durable. Le Maroc ne s’attendait pas à un résultat positif du quatrième round des négociations de Manhasset. Sa patience et son souffle sont inépuisables, et il est capable de continuer de s’accommoder à la situation actuelle dans l’espoir que la justice triomphera.

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