Plan Autonomie

C’est à Manhasset, Long Island, que doit se tenir aujourd’hui le premier round de négociation entre le Royaume du Maroc, l’Algérie, et le Front Polisario. Evènement historique, attendu depuis les discussions de Houston, cette première étape devrait permettre de définir avec précision les attentes des différentes parties et les ouvertures éventuelles qui devraient en ressortir. Côté éléments du langage, rien à signaler, le Front Polisario est campé sur sa position de principe. Le Royaume du Maroc, qui a proposé une large autonomie pour ses provinces du Sud, devrait, normalement, proposer un calendrier cohérent de mise en place de cette régionalisation, qui est, rappelons le,  conforme aux standards internationaux en la matière, et qui représente la forme la plus évoluée d’autodétermination.
Ainsi, il n’est pas inutile de rappeler que le Royaume du Maroc inclut dans son initiative d’autonomie la mise en place d’un référendum, qui permettra aux populations des provinces du Sud de s’exprimer librement sur la reprise en main de leur destin.
Au cœur des négociations, se trouve, bien évidemment, l’Algérie. « Meilleur ennemi du Maroc » sur le dossier du Sahara, elle devrait jouer un rôle prépondérant quand aux résultats de ces négociations, étant le principal –voire le seul- soutien logistique et politique du Front Polisario.

La stratégie de puissance de l’Algérie dans la région Maghreb, qui répond à un calendrier dicté par la puissance du sous-sol, ne devrait pas permettre de voir un infléchissement important de la doctrine algérienne en matière de règlement de la question du Sahara.
C’est donc plus à un round d’observation que les spectateurs attentifs du dossier auront droit, l’Algérie dictant la stratégie du Front Polisario, et lui indiquant la marche à suivre.
Pourtant, le dossier semble très bien engagé côté marocain, puisque le chef négociateur, Chakib Benmoussa, ministre de l’intérieur, a indiqué que le Royaume aborde les négociations avec un esprit « d’ouverture, de conciliation, et de détermination ».
Ces trois vertus « cardinales » ne seront pas de trop pour convaincre une partie adverse qui n’a eu de cesse de bloquer le processus de règlement de la question du Sahara.
ALEA JACTA EST…