Tindouf-Détournements: La Commission de Bruxelles dans la ligne de mire du PE
Le parlement européen s’apprête à relancer la Commission européenne (CE) au sujet du détournement de l’aide humanitaire destinée aux populations séquestrées à Tindouf, a indiqué, mardi, l’eurodéputé Gilles Pargneaux.
« Nous allons continuer en tant qu’eurodéputés à interroger la Commission européenne pour qu’elle nous donne les résultats des contrôles qu’elle affirme avoir effectué concernant la distribution de l’aide humanitaire destinée aux populations de Tindouf », a souligné le député européen.
« Nous exigeons de la part de la Commission européenne des actes concrets (…) et on demande qu’elle soit opérationnelle dans le contrôle », a ajouté Gilles Pargneaux, président du Groupe d’amitié UE-Maroc au Parlement européen.
L’exécutif européen avait été interpellé par le Parlement européen (PE) au lendemain de la publication en janvier 2015, d’un rapport accablant de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) faisant état, preuves à l’appui, de détournements massifs et organisés, de l’aide européenne destinée aux populations des camps de Tindouf.
Selon l’OLAF, l’aide humanitaire financée par la Commission européenne, qui fait l’objet de détournements depuis plusieurs années, était accordée sur la base de chiffres erronés livrés uniquement par le Polisario et l’Algérie, en l’absence d’un recensement des habitants de Tindouf. De hauts officiels algériens et des dignitaires du Polisario ont longtemps profité de cette manne pour bâtir des fortunes colossales au détriment des habitants des camps de Tindouf.
Le directeur général de l’Observatoire français d’études géopolitiques (OEG), Charles Saint-Prot a lui aussi plaidé pour un contrôle efficient de l’aide humanitaire européenne.
L’expert français invite la Commission européenne à faire toute la lumière sur le sort réservé à l’aide humanitaire accordée par l’UE.
«Ce système de pillage systématique est bien connu des instances internationales, notamment de l’Union Européenne qui est l’un des principaux donateurs», explique Saint-Prot.
«Ce scandale n’a pu perdurer, précise le DG de l’OEG, qu’en raison du laxisme, voire de la complicité avec le régime algérien de plusieurs états européens, et de l’ambiguïté de la commission de Bruxelles».
Il a souligné la nécessité d’«un strict contrôle sur l’attribution de l’aide et un recensement exact par le Haut Commissariat aux réfugiés dans les camps sous contrôle des autorités algériennes et de leurs supplétifs du Polisario». Plus concrètement, l’expert français invite la CE à «cesser son laxisme à l’égard des pratiques du régime algérien qui vole les droits humains des personnes retenues dans les camps de Tindouf et nourrit un conflit artificiel contre l’unité nationale du Maroc».