Mustapha Salma : un danger pour Alger plus que pour le Polisario
L’arrestation par le Polisario de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, inspecteur général de la police du front séparatiste, outre son caractère arbitraire qui viole le droit à la libre expression, cache des mobiles autrement plus graves pour Alger. Car la proposition marocaine d’autonomie au Sahara comme solution définitive à un conflit artificiel qui a duré plus de 35 ans, met à mal les dirigeants d’Alger plus que leurs associés du Polisario. Pour ces derniers, le prolongement du statu quo arrange plutôt bien leurs affaires, avec la poursuite des aides humanitaires. Alors que pour le pouvoir algérien, une solution d’autonomie au Sahara ne fera qu’accentuer les revendications autonomistes du mouvement kabyle et des populations berbères qui revendiquent leur autonomie par rapport au pouvoir central en Algérie.
C’est dans ce contexte qu’il faut situer l’arrestation le 21 septembre, de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud. A la date d’aujourd’hui et hormis son soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc, Mustapha Salma n’a fait aucune révélation publique qui soit liée à ses fonctions ou aux camps de Tindouf, où il vivait avec ses enfants. Même si le Polisario l’accuse d’avoir révélé des secrets à « l’ennemi » et l’a taxé de traître sans autre forme de procès ! Le seul risque que représente Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud s’il avait été laissé en liberté, c’est d’encourager des milliers d’autres sahraouis vivant dans les camps de Tindouf à exprimer publiquement leurs convictions. Et cette possibilité risquait de déstabiliser non seulement la direction du Polisario, mais de faire tâche d’huile à travers tout le territoire algérien parmi les populations kabyles. Mustapha Salma bénéficie aujourd’hui du soutien d’un nombre croissant de sympathisants parmi les sahraouis, et c’est cette réalité qui pousse ses geôliers à étouffer sa voix.