Plan Autonomie

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Sahara Occidental : assistera-t-on à une brouille entre Alger et Tripoli ?

La récente déclaration du dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi, regrettant que les frontières entre le Maroc et l’Algérie soient toujours fermées aurait irrité au plus haut point les autorités algériennes, et tout particulièrement les généraux, les vrais gardiens du temple à Alger.
L’embarras est tel que le général Mohamed Mediène, dit «Tawfic», le tout puissant patron de la DRS (Direction Renseignement et Sécurité) aurait qualifié de fantasque, la prise de position de Mouammar Kadhafi. Il est vrai que le dirigeant de la Jamahiriya n’y est pas allé par le dos de la cuiller, en affirmant que la réouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie était devenue «une revendication populaire».
Plus encore, Kadhafi a pris un malin plaisir à enfoncer le clou en affirmant que la Libye soutenait l’intégrité territoriale du Maroc, concernant aussi bien le Sahara Occidental que les villes de Sebta et Melilla et des îles Jaâfarines encore sous occupation espagnole. Il n’en fallait pas plus pour mettre hors de lui l’obscur patron des renseignements militaires algériens, qui y a vu une menaçante convergence entre intérêts marocains et libyens.

Piqué au vif, le général Tawfic aurait commandé à ses relais dans les médias algériens de mener une attaque en règle contre le colonel libyen, selon des sources au fait de ce qui se trame dans les arcanes du pouvoir à Alger. L’attaque médiatique algérienne est destinée à ressortir les déboires passés de Kadhafi à l’international, en particulier les affaires de terrorisme, et plus récemment les démêlés de son fils Hannibal avec la justice Suisse.
Le soutien de Kadhafi au Maroc dans l’affaire du Sahara Occidental a été d’autant moins apprécié à Alger, qu’il a presque coïncidé avec une autre décision libyenne qui a littéralement désorienté son voisin algérien. En interdisant aux clubs sportifs libyens de jouer contre des clubs algériens et égyptiens, les autorités libyennes ont achevé d’accabler Alger. Cette décision est certainement liée aux violences qui ont marqué les matchs qualificatifs pour le Mondial 2010 entre l’Algérie et l’Egypte. Mais les algériens n’y ont vu qu’une humiliation supplémentaire à leur égard, de la part d’un voisin qui n’en finit pas de les surprendre.
Alors, Alger ira-t-il jusqu’à se brouiller avec son déroutant voisin libyen ? Rien ne permet de le confirmer ni de le démentir, les algériens se montrant parfois plus imprévisibles encore que le Guide libyen.

 

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