Sahara : Le bon goût n’est pas à l’ordre du jour
Il est des symboles qui sont pour le moins étonnants. Imaginez que la reine d’Angleterre se rende à Gibraltar le jour de l’indépendance de l’Espagne. Il est certain que même les journalistes espagnols les plus timorés y auraient trouvé quelque chose à redire. Maintenant, imaginez que le roi Juan Carlos se rende à Ceuta et Melilla le jour anniversaire de la marche verte. Impossible me direz vous ? C’est pourtant bien arrivé, il y a près d’une semaine. Là, silence radio, les claviers et les stylos sont remisés, circulez, y’a rien à voir. Pourtant, la presse espagnole nous avait habitués à plus d’…indépendance. Or d’indépendance, c’est précisément de cela qu’il s’agit, cette visite Royale à Ceuta et Melilla, territoires non libérés lors de la décolonisation, a été traitée comme une vétille, une revendication « exotique » selon les médias espagnols, qui retrouvent cependant toute leur verve dès que le sujet porte sur Gibraltar. Pouvons-nous réellement affirmer, sans peur du ridicule, que les revendications espagnoles sur Gibraltar et celles du Maroc sur les présides ne sont pas sur un pied d’égalité ?
Ne s’agit il pas, pour la Grande Bretagne comme pour l’Espagne, de territoires autonomes, de zones offshore florissantes, qui représentent un ballon d’oxygène pour leurs économies ? L’hypocrisie se situe là, en réalité, car ni Madrid, ni Londres ne veulent admettre qu’ils ont créé des zones de prospérité, à fiscalité allégée, qui leur permettent de soutenir leur croissance, et, à l’occasion, d’y abriter quelques sociétés écrans. De ceci, il n’est nullement question, car c’est un sujet qui risquerait d’hérisser la commission européenne, et ses règles très strictes sur l’économie communautaire. Affaire de gros sous donc, abritée pudiquement derrière une rhétorique nationaliste.
Cette même rhétorique nationaliste, paradoxalement, trouve ses limites lorsqu’on interroge les représentants espagnols sur les revenus issus des deux « présides », là, les bouches se cousent, les oreilles se referment. Serais ce donc là que se situe le fameux nationalisme espagnol, entre deux cartouches de cigarettes hors taxes ? Affaire à suivre
Cette même rhétorique nationaliste, paradoxalement, trouve ses limites lorsqu’on interroge les représentants espagnols sur les revenus issus des deux « présides », là, les bouches se cousent, les oreilles se referment. Serais ce donc là que se situe le fameux nationalisme espagnol, entre deux cartouches de cigarettes hors taxes ? Affaire à suivre