L’UE exige un recensement des populations de Tindouf pour calibrer son aide
La commission européenne (CE) a finalement décidé d’exiger que les bénéficiaires de l’aide humanitaire dans les camps de Tindouf, en Algérie soient officiellement identifiés par une évaluation qui détermine les critères de vulnérabilité.
Répondant à une question d’un eurodéputé sur une proposition de la CE d’opérer des coupes dans l’aide humanitaire destinée aux Sahraouis séquestrés à Tindouf, le commissaire européen chargé de l’aide humanitaire, Christos Stylianides a affirmé que l’Union européenne (UE) ne peut pas continuer à fournir de l’aide sans qu’il y ait une évaluation officielle de la vulnérabilité des bénéficiaires.
«La distribution générale en nature de l’aide sans aucun critère de vulnérabilité n’est pas durable, et comme dans toute autre crise, les réfugiés les plus vulnérables doivent être identifiés par une évaluation officielle», a-t-il martelé.
En 2015, l’UE a procédé à un «ajustement» de sa contribution destinée à ces populations, a rappelé le commissaire européen, précisant qu’au total, 222 millions d’euros d’aide ont été débloqués depuis 1993.
La réponse de la Commission européenne renvoie à la nécessité d’organiser un recensement dans les camps de Tindouf que la communauté internationale appelle de ses vœux bien que l’Algérie continue à s’y opposer obstinément.
Le Parlement européen avait déjà lancé en 2013, un appel d’urgence en vue de l’organisation d’un recensement des populations de Tindouf conformément à l’appel de l’ONU et du HCR.
Les démarches du PE et de la CE font suite au rapport de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF) qui avait épinglé, preuves à l’appui, les cadres du Polisario et de l’administration algérienne pour leur implication dans des détournements à grande échelle des aides européennes.
Elles interviennent aussi en réponse aux requêtes adressées à ce propos à la Commission, par des eurodéputés de diverses tendances politiques qui voulaient également connaître les mesures prises pour mettre fin à de nouveaux détournements des aides européennes et au sujet de la taxe douanière illégale de 5% que l’Algérie imposait à ces aides destinées aux camps de Tindouf.
Il semble que la commission a fini par prêter l’oreille aux requêtes et interpellations des eurodéputés. Maintenant, toute la question est de savoir si les institutions européennes sauront ou non faire pression sur l’Algérie pour l’amener à autoriser le recensement tant souhaité afin de mettre un terme à cette mascarade.