Sahara Occidental: Alger semble réviser sa position
La dernière offensive de la diplomatie marocaine aux Nations Unies plaidant en faveur de la Kabylie algérienne et la fermeté du Roi Mohammed VI à l’égard des dirigeants algériens semblent porter leurs premiers fruits.
Des poids-lourds du régime algérien sont montés au créneau dans une timide tentative d’extraire leur pays des sables mouvants du conflit du Sahara occidental opposant depuis 40 ans, le Maroc au Front Polisario, un mouvement indépendantiste sahraoui créé de toute pièces par Houari Boumediene et Kadhafi.
Dans de récentes sorties médiatiques, plusieurs hauts commis de l’Etat algérien ont émis des déclarations inhabituelles d’apaisement à l’égard du voisin marocain.
Alors que les dirigeants d’Alger ont tout le temps soutenu à bras le corps l’idée du référendum d’autodétermination que revendique le Polisario, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra a déclaré, pour la première fois, à la chaîne TV saoudienne Al Arabiya, que son pays ne soutient pas le plan marocain d’autonomie au Sahara occidental, mais ne le rejette pas non plus.
Il a affirmé que cette initiative concerne essentiellement le Maroc, le Polisario et les Nations Unies, assurant comme il en a l’habitude, que l’Algérie n’est pas une partie prenante dans ce conflit.
C’est le même son de cloche chez Amar Saâdani, le secrétaire général du FLN (Parti au pouvoir). Il a notamment déclaré à une chaîne TV algérienne que sur la question du Sahara occidental « j’ai des choses et des vérités à dire au peuple algérien et que je ne peux dire qu’au moment opportun » et d’ajouter que «cette escalade (avec le Maroc) n’est dans l’intérêt de personne dans la région, ce sont des manipulations du colonialisme qui cherche à allumer les minorités». Face à l’insistance du journaliste, Saâdani a dit «avoir peur d’entraîner l’Algérie dans une autre voie», insinuant, de manière à peine voilée, que son pays devrait lever la main sur le dossier du Sahara qui est «du ressort exclusif des Nations unies».
Suite à ces propos, Saâdani a essuyé de virulentes critiques de la part des pro-Polisario, à Alger comme à Tindouf.
Les Algériens ont-ils en fin compris que leurs intérêts ne sont pas dans la division et la partition du territoire d’un Etat voisin souverain, mais dans l’union et la complémentarité ? Pas si sûr, mais, le premier pas semble avoir été déjà franchi, on en saura un peu plus dans les semaines et les mois qui viennent.