Sahara occidental : l’initiative des chioukhs qui déstabilise le Polisario
Plusieurs notables et chioukhs sahraouis, réunis dernièrement dans les camps de Tindouf, ont exprimé leur adhésion au plan d’autonomie au Sahara occidental proposé par le Maroc, tout en demandant au roi Mohammed VI de charger Omar Hadrami, l’un des fondateurs du Polisario, d’assurer la coordination entre le Maroc et les sahraouis de Tindouf à ce sujet.
Le projet a été validé par les notables sahraouis chez l’un des chioukh les plus respectés dans les camps de Tindouf. Saleh Ould Mohamed Cheïkh est, en effet, connu de longue date pour avoir été en faveur de l’éloignement de la cause sahraouie de l’influence de l’Algérie. Sur ce point, il s’était constamment opposé au chef du Polisario, comme d’ailleurs un grand nombre de Sahraouis de Tindouf.
Proche du DRS algérien, le chef du front sahraoui Mohamed Abdelaziz a, lui, toujours favorisé le rattachement de la question du Sahara occidental à l’agenda des militaires algériens dans la région. C’est probablement cet alignement inconditionnel sur Alger qui a valu au chef du Front indépendantiste l’inimitié d’un grand nombre de sahraouis.
A tel point que les manifestations de protestation contre Mohamed Abdelaziz ne se comptent plus aujourd’hui dans les camps. Réunis dans le mouvement dissident Khat Achahid ou dans le Mouvement des Jeunes pour le Changement (MJC), les sahraouis de Tindouf ne craignent plus d’afficher leur défiance contre la direction du Polisario, voire contre les officiers des redoutables services secrets algériens du DRS.
C’est dans de contexte d’exacerbation du mécontentement contre la direction du Polisario qu’est intervenue la réunion des notables dans le camp dit Aousserd. Une réunion qui porte la marque de la grande désillusion du Polisario et de l’Algérie dans le sillage de la résolution 2218, adoptée par le Conseil de sécurité en avril dernier.
Aussi, l’alternative proposée par les notables sahraouis de Tindouf s’impose-t-elle comme une tentative providentielle pour surmonter le blocage et faire sortir le dossier du Sahara de l’impasse dans laquelle le Polisario et l’Algérie l’ont embourbé.