ONU-Autonomie: Rabat exige un recensement Sahraouis de Tindouf
Le Maroc compte profiter de la nouvelle réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Sahara Occidental, pour exiger plus de pression sur l’Algérie afin d’autoriser un recensement des populations des camps de Tindouf.
Le Maroc, estime un diplomate occidental accrédité auprès de l’ONU à New-York, est en droit d’exiger un tel recensement en tant que partie-prenante et premier pays concerné par le conflit territorial autour du Sahara dit Occidental.
En plus, relève-t-il, le recensement auquel s’opposent l’Algérie et le Polisario, coupera court aux détournements des aides humanitaires et permettra aux autorités marocaines de connaitre le nombre exact des réfugiés installés à Tindouf sur le sol algérien, leurs origines, leur âge et sexe et leur appartenance tribale.
Cette revendication, explique le diplomate, trouve toute sa légitimité dans le fait que le Maroc qui propose une large autonomie au Sahara Occidental, comme solution au conflit territorial qui l’oppose au voisin algérien, devrait se préparer, en cas d’acceptation de cette solution, à accueillir, un jour ou l’autre, les milliers de ressortissants désireux de retourner dans leur pays d’origine.
Il se trouve aussi, ajoute notre interlocuteur, que l’opération d’accueillir une population estimée à près de 90.000 personnes par le Haut commissariat des nations Unies aux Réfugiés (HCR), s’annonce dès à présent, délicate et très complexe. Car, une fois de retour dans le sud du Royaume, poursuit-il, ces réfugiés doivent avoir accès au logement, à l’éducation, à la santé et à l’emploi pour une intégration sans encombre, au sein de la population locale déjà présente sur le terrain.
Mais les dirigeants algériens et ceux du Polisario ne l’entendent pas de cette oreille. Le maintien de l’ordre établi et de la confusion autour des effectifs réels de la population des camps, arrangent bien les affaires de certains gros bonnets de l’armée et d’autres responsables administratifs algériens ainsi que de hauts cadres du Polisario et de nombreux notables sahraouis qui ont bâti des fortunes colossales dissimulées à l’étranger, en profitant de la manne des aides humanitaires internationales, normalement destinées aux réfugiés de Tindouf.
C’est pourquoi la diplomatie marocaine insiste pour que le recensement longtemps réclamé par les ONG internationales, soit organisé dans les meilleurs délais et dans la transparence totale. D’ailleurs, cette question a eu pour la première fois, l’appui du Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-Moon, qui l’a incluse dans les recommandations contenues dans sont projet de rapport 2015 sur le Sahara et qu’il devait soumettre ce jeudi 16 avril, au Conseil de sécurité pour l’examiner et éventuellement l’adopter avant sa mise en œuvre.