Sahara occidental : un incident qui accable l’Algérie
Les responsables algériens démontrent une nouvelle fois que le calme au Sahara occidental n’arrange pas leur agenda. Illustration : une cinquantaine de sahraouis pro-Polisario qui rentraient directement d’Algérie, ont vainement tenté de provoquer les forces de l’ordre à leur arrivée aux aéroports de Casablanca et Laâyoune.
A Casablanca, arrivés directement d’Algérie où ils ont participé à l’université d’été, organisée par le Polisario sous le strict encadrement des services secrets algériens à Boumerdès, les partisans du Front ont refusé de se plier aux formalités douanières. A l’aéroport de Laayoune, le scénario était pire encore. Des drapeaux algériens et du Polisario ont été saisis par les douaniers, en plus de mégaphones et de tracts qui dévoilent les intentions des activistes pro-Polisario.
Flairant le piège, les agents de sécurité marocains n’ont pas réagi aux provocations. L’incident ne s’est pas seulement déroulé à l’opposé de ce qui a été planifié à Alger, mais il a montré au contraire l’aisance du Maroc dans cette affaire. Rabat offre aux activistes pro-Polisario la latitude de se rendre comme ils l’entendent en Algérie, d’y participer à des plans franchement hostiles au Maroc et de retourner au pays sans être inquiétés.
En fait, la tentative du groupe de sahraouis a été programmée de telle façon qu’elle intervienne à l’approche de la tournée de Christopher Ross, l’Envoyé onusien pour le Sahara occidental. L’objectif de la mise en scène sautait aux yeux : prendre des clichés d’une présumée réaction musclée des forces de l’ordre marocaines afin de crier au loup et remettre sur la table l’astuce de la modification des compétences de la Minurso.
Comme prévu, les médias algériens et leur version pro-Polisario, étaient aux aguets, prêts à monter l’affaire en épingle. Mais la sauce n’a pas pris et la tentative de faire croire à un état quasi-insurrectionnel au Sahara occidental a tourné court. Les quelques médias espagnols qui raffolent de vidéos, prises à la dérobée, d’un jeune surexcité en train de jeter un pavé contre une voiture à Laayoune ou Dakhla, ne sont plus séduits par ce petit jeu.
Toute la stratégie diplomatique algérienne se joue actuellement sur ce point : l’élargissement des attributions de la Minurso aux droits de l’homme au Sahara occidental pour essayer de torpiller le plan d’autonomie proposé par le Maroc. Mais cet incident, contrairement à ce que tentent de faire croire les responsables et les généraux algériens, montre que le conflit du Sahara occidental n’oppose pas le Maroc au Front Polisario, mais bel et bien le Maroc à l’Algérie.