Polisario : les défections s’amplifient
Les refus des familles sahraouies de retourner dans les camps de Tindouf en Algérie, à l’occasion des échanges de visites entre ces campements et les villes du Sahara occidental, se multiplient et deviennent un sujet de préoccupation à la fois pour le Polisario et pour les dirigeants algériens.
Le dernier désistement en date concerne 19 personnes, arrivées à Dakhla (500 km au sud de Laayoune) directement des camps de Tindouf. Le groupe effectuait ce voyage dans le cadre du programme d’échange de visites entre les familles sahraouies des camps du Polisario en Algérie et celles vivant au Sahara occidental. Ce nouveau refus collectif de retourner à Tindouf est le deuxième en l’espace de deux semaines. A la mi-avril, 16 autres sahraouis de Tindouf avaient décidé de s’installer définitivement au Maroc. La multiplication des désistements des familles sahraouies de retourner dans les camps de Tindouf menace sérieusement la poursuite de ce programme, mené depuis 2004 sous l’égide du HCR, selon des sources bien informées dans le QG du Polisario en Algérie.
Les responsables du Front indépendantiste craignent une intensification des défections. Pratiquement chaque voyage dans les villes du Sahara occidental se solde par des désistements, ce qui exacerbe le climat de fronde prévalant parmi les jeunes dans les camps de Tindouf, ajoutent les mêmes sources. Sur le terrain, les dissidents du Polisario ne craignent plus d’afficher publiquement leur soutien au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental, comme le Mouvement Attaghyr (changement). Certains, plus téméraires, demandent de plus en plus ouvertement au HCR de les aider à quitter les campements de Tindouf pour retourner au Maroc.
Cette situation embarrasse Alger et plus particulièrement les hauts gradés du DRS. Car malgré le nouveau tour de vis sécuritaire déployé à l’intérieur et autour des camps, les services de renseignement militaires algériens ont beaucoup de mal à contenir la colère des jeunes sahraouis.