Maghreb : vers un découplage UMA-Sahara ?
Les ministres des affaires étrangères des cinq pays de l’UMA se réuniront le 18 février à Rabat. Leur objectif est de tenter de réactiver l’union maghrébine, une tentative dictée par le contexte régional et international remuant.
Depuis près de deux décennies, les réunions maghrébines ne représentaient plus grand intérêt. L’UMA s’était embourbée dans une impasse à cause de la brouille algéro-marocaine sur le Sahara occidental. Mais un regain d’intérêt semble accompagner cette rencontre, particulièrement après l’engagement volontariste du nouveau président Tunisien pour redonner vie à l’idéal maghrébin. C’était d’ailleurs le but du récent périple maghrébin du président Moncef Marzouki. A l’issue de sa tournée en Algérie, au Maroc et en Mauritanie, qui a été précédée d’une visite en Libye, le président tunisien a réussi à arracher un accord.
Les 5 chefs d’Etat maghrébins seraient d’accord pour la tenue d’un sommet courant 2012, vraisemblablement en Tunisie. C’est probablement ces derniers développements, conjugués à la perspective de voir la question du Sahara Occidental découplée du processus d’intégration maghrébine, qui a permis de considérer la future réunion des chefs de la diplomatie maghrébins sous un meilleur jour.
Ainsi délestée, l’UMA pourrait accélérer le rythme d’intégration entre ses cinq composantes, tout en laissant la question du Sahara occidental entre les mains de l’ONU.
D’ailleurs, depuis la présentation par le Maroc de sa proposition d’autonomie au Sahara occidental, la communauté internationale ne cesse d’appeler à avancer dans les négociations pour parvenir à une solution politique négociée et réaliste de ce conflit régional.
Pour sa part, le Conseil de sécurité des Nations unies a, dans ses différentes résolutions depuis 2007, qualifié le plan d’autonomie de base sérieuse et crédible pour les négociations.