Polisario : l’opposition à Mohamed Abdelaziz s’amplifie à Tindouf
Les échecs successifs des pourparlers sur le Sahara n’entament en rien la détermination des sahraouis de Tindouf à résister à la direction du Polisario. La lettre de protestation adressée à Mohamed Abdelaziz, par Mohamed Lamine Khatri, l’un des chioukh qui ont participé à l’opération d’identification, est la dernière illustration de cette grogne contre les dirigeants du Polisario.
Cheikh Mohamed Lamine Khatri qui appartient à Lbihat, l’une des plus importantes tribus représentées dans les camps de Tindouf, a rejeté la responsabilité du blocage des négociations sur la direction du Polisario. Les problèmes de la population sahraouie dans les camps de Tindouf ne cessent de s’amplifier, affirme le cheikh Sahraoui, pointant du doigt l’immobilisme des responsables du Polisario.
Pour lui, cette attitude a gravement nui aux intérêts des sahraouis de Tindouf qui ne voient pas en la direction du Polisario un représentant fiable ou crédible. Bien au contraire, le clan dirigé par Mohamed Abdelaziz est devenu un obstacle à la résolution de la question du Sahara Occidental et un facteur d’aggravation de la souffrance des sahraouis de Tindouf.
Ces derniers ont de plus en plus conscience que, depuis plus de 35 ans qu’ils survivent dans les camps de Tindouf, ils ne sont en réalité que des otages au service des calculs politiques des généraux algériens dans la région. Tirant les conséquences de cette situation catastrophique, Cheikh Mohamed Lamine Khatri a annoncé sa décision de rejoindre les rangs du Rassemblement Sahraoui Démocratique (RSD), le porte-étendard de l’opposition à la direction véreuse du Polisario. Le RSD avait clamé, il y a quelques mois, son rejet définitif de la ligne d’obstruction systématique suivie par le Polisario, en collusion avec les dirigeants algériens et au mépris des intérêts des sahraouis.
Enfin, Cheikh Mohamed Lamine Khatri a précisé dans sa lettre qu’il allait s’adresser au secrétaire général de l’ONU et au Conseil de sécurité afin de les inciter à élargir le cercle des participants aux négociations sur le Sahara. Cette participation devant inclure tous les chioukh qui ont participé à l’opération d’identification. Elle doit également être ouverte aux mouvements politiques nouvellement créés, et qui défendent la résolution de la question du Sahara et la fin du calvaire enduré par les sahraouis installés dans les camps de Tindouf, en Algérie.