Sahara-ONU: le Polisario fait pression sur le médiateur onusien
A la veille de la reprise des pourparlers informels sur le Sahara Occidental, le 5 juin à Manhasset dans la banlieue de New York, le Polisario balise le terrain par un tir de barrage contre la dernière résolution du Conseil de sécurité.
En reprenant les menaces d’un retour aux armes, le Polisario revient à une surenchère déjà expérimentée, tout en essayant de faire pression sur le médiateur onusien, Christopher Ross. L’objectif est clairement de barrer la route à tout compromis sur la base de la résolution 1979. Celle-ci, adoptée fin avril à l’unanimité des membres du Conseil, recommande entre autres d’élargir les pourparlers en cours, aux sahraouis du sud du Maroc. Il s’agit d’une recommandation au contenu particulièrement inquiétant pour la direction du Polisario, qui veille jalousement à garder le monopole de la représentation des sahraouis qu’elle s’est unilatéralement octroyée par le passé.
Autre aspect qui dérange particulièrement le Polisario, c’est la demande formulée solennellement par le Conseil de sécurité, au HCR, de travailler au recensement des populations des camps de Tindouf. Jusqu’à présent l’Algérie, pays hôte du Polisario, s’était résolument opposée à tout recensement des populations sahraouies vivant sur son territoire. Aussi, cela devient-il singulièrement embarrassant pour Alger comme pour le Polisario d’être confrontés à la détermination du Conseil de sécurité sur le recensement. Car, l’organisme onusien est désormais convaincu que le recensement et l’enregistrement constituent un préalable juridique indispensable pour assurer une protection internationale effective des populations sahraouies de Tindouf.
Autre sujet d’inquiétude pour le Polisario et Alger à la veille de ce 7ème round de pourparlers, prévus du 5 au 7 juin, c’est que la résolution 1979 appelle toutes les parties à faire « preuve de réalisme et d’un esprit de compromis pour aller de l’avant dans les négociations ». Par « réalisme et esprit de compromis », le Conseil de sécurité fait référence au plan marocain d’autonomie au Sahara Occidental. Une proposition qui a sorti le conflit de l’enlisement et réussi à impulser l’actuel processus de négociations après des années d’impasse.