Le plan d’autonomie marocain stimulera les liens économiques entre les USA et le Maghreb
Les Etats Unis sont favorables à une profonde implication économique dans la région du Maghreb Arabe, mais leur percée demeure fortement handicapée par la persistance du conflit du Sahara Occidental. « La mise en œuvre d’une solution crédible et réaliste au conflit du Sahara » constitue, selon un Think Thank américain, un impératif pour fédérer les synergies des pays du Maghreb et des Etats-Unis dans une lutte conjointe contre le fléau du terrorisme dans la région du Sahel. Dans une récente analyse publiée par le Comité national pour la politique étrangère américaine, le magazine « American Foreign Policy Interests » rappelle que le conflit du Sahara coûte aux pays du Maghreb pas moins de 2 points de croissance annuelle. Sur cet angle de vue, estime l’auteur de l’analyse, Brahim Saidy, ce conflit régional «constitue une entrave aux investissements américains dans le Maghreb, notamment dans les secteurs de l’énergie, du tourisme, et des infrastructures ».
Dans le cadre d’une vision géostratégique plus large, Saidy insiste sur « le lien crucial qui existe entre les intérêts économiques des Etats Unis dans la région du Maghreb et le plan marocain d’autonomie au Sahara ». Cette initiative, estime-t-il, est de nature à favoriser une véritable intégration économique régionale ce qui inciterait les investisseurs américains à s’impliquer davantage dans cette région traditionnellement dominée par les capitaux européens.
Et de faire observer que l’Initiative Eizenstat lancée en 2004 pour encourager le développement démocratique et la réforme économique au Maghreb et le Partenariat en Afrique du nord pour l’opportunité économique (NAPEO) « démontrent que les Etats Unis perçoivent le Maghreb en tant que groupement régional intégré ».
Partant de ce postulat, « le plan marocain d’autonomie, qui est conforme au droit international, est de nature à contribuer à la consolidation des liens entre les Etats-Unis et les pays du Maghreb». Pour Brahim Saidy, un spécialiste des questions maghrébines, l’initiative marocaine pourrait même générer des gains substantiels à travers une coopération interrégionale plus vaste.