Plan Autonomie

L’annonce de la libération de l’ancien responsable du Polisario, Mustapha Salma Ould sidi Mouloud, qui a été remis au délégué du HCR en Mauritanie, n’affranchit pas le Polisario ni l’Algérie de leur responsabilité dans cet éloignement forcé. Car Mustapha Salma se rendait bien dans les camps de Tindouf, en Algérie, au moment où il a été arrêté par le Polisario. Son arrestation aussi était directement liée aux intentions déclarées de l’ancien chef de la police du Polisario, d’aller expliquer et défendre parmi les sahraouis de Tindouf, le plan d’autonomie proposé par le Maroc au Sahara.
C’est cette détermination de Mustapha Salma à se rendre à Tindouf, là où il a vécu pendant plus de trois décennies, qui a épouvanté le Polisario et les généraux algériens. Car les deux savent mieux que quiconque la réceptivité de la population sahraouie dans les camps de Tindouf à la question de l’autonomie.

Mustapha Salma n’a été que la voix audacieuse qui s’est faite entendre plus que d’autres, et sa présence à Tindouf aurait remis les camps en effervescence. La preuve de la sympathie de la population des camps de Tindouf avec Mustapha Salma est à rechercher dans la profonde indignation ressentie dans les camps après l’arrestation de l’ancien cadre du Polisario, pour avoir publiquement soutenu le plan d’autonomie.
A présent, après plus de deux mois de détention de Mustapha Salma et les intenses campagnes de protestation, notamment de sa famille et des ONG internationales, dont Human Rights Watch et Amnesty International, le Polisario et Alger ont fait le choix de son éloignement de Tindouf, là où vit sa femme et ses enfants. Un refoulement présenté comme une libération. Mais, pour Mustapha Salma, quelle est la valeur de cette libération loin de sa famille et des siens, et sans possibilité de s’exprimer ou de se déplacer librement ?