Affaire du Sahara : Réalisme onusien, acquis du Maroc, tergiversation des séparatistes.
Qu’elles n’aient été les conditions dans lesquelles les instances onusiennes ont pris certaines décisions dans l’affaire du Sahara, il est regrettable que ceux qui veulent maintenir le conflit dans l’impasse, ont toujours donné un sens abusif à ces décisions. L’ONU avait certes voté des résolutions demandant que la population du Sahara soit consultée sur son future et son sort politique, mais l’organisation internationale n’a jamais précisé clairement de quelles populations s’agit-il, celles recensées dans des conditions contestables par l’armée d’occupation, ou celles qui ont fuit sous la répression, le territoire vers le nord et le sud. L’ONU n’a pas non plus déterminé dans quel espace géographique, ni dans quel sens la consultation devrait être conduite. Non contraignantes, mais à tout le moins moralement engageantes, les résolutions de l’ONU sur le conflit saharien ont toujours été empruntes d’une ambiguïté qui donnait lieu à des interprétations tendancieuses.
Les adversaires du Maroc, en quête de référents, ne pouvaient que s’appuyer sur la thèse de colonisation qui a fabriqué du peuple, comme elle a créé des frontières. Les frontières sont pour les séparatistes et leurs souteneurs celles du partage colonial établi soixante quinze ans plutôt à Berlin, selon ce partage, à chaque territoire correspond invariablement à un ou des peuples bien déterminés et délimités dans l’espace. Or, ce sont les frontières coloniales, lignes d’arrêt des compétences étatiques, qui ont territorialisé des populations, donc inventé des peuples là où il n’en existait pas. Les traçages frontaliers se sont effectués aux mépris de l’homogénéité et de l’intégrité des groupes et des collectivités précoloniales.
L’invention du peuple, plutôt que celle des populations, ne correspond aucunement à la règle qui veut que pour appréhender ce qu’est un peuple, il faut identifier son itinéraire historique, sa soit disant origine, ses moments fondateurs, son appartenance à un territoire défini, bref, de savoir distinguer avec précision, qui fait partie d’un peuple, et qui au contraire en est exclu. L’affaire du Sahara ne peut donc être dissocié de la question coloniale et de sa spécificité dans le cas marocain. Les adversaires du Maroc, dans cette affaire, profitant à l’époque de l’appui de certains courants dominants, ne disposant d’aucun argument juridique ou politique convainquant, se sont contentés de porter l’habit colonial. C’est pour ces raisons que le conflit a pris une tournure dangereuse, et l’on assiste à une dense précipitation des événements dont l’ampleur fut-elle que le Sahara s’érigeait en une des priorités des politiques extérieures des Etats de la région, et une des questions épineuses pour les instances internationales.
L’ONU, après plusieurs examens, s’est rendu compte de la réalité politique du problème, et c’est pour cette raison qu’elle s’est orientée vers la recherche d’autres voies de médiation susceptibles d’aboutir au règlement définitif du conflit, qui perdure depuis des décennies. Mais il fallait, comme on dit en termes juridiques, trouver un juge rapporteur, honnête, impartial et capable d’explorer toutes les données réelles de l’affaire. C’est à cette tâche que s’est attelé le représentant personnel du Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur Peter Van Walsun. Il faut rappeler que de nouvelles donnes ont favorisé, encouragé et facilité la tâche du diplomate onusien.
Depuis le 6 Novembre 1999, qui coïncide avec le vingt quatrième anniversaire de la Marche Verte, des signes avant-coureurs de la volonté marocaine d’intégrer en douceur le Sahara, dans le respect de la légalité internationale, sont apparus. Dans un important discours à cette occasion, le Roi Mohamed VI s’est publiquement engagé dans une approche novatrice de la question saharienne. Sans présager de l’avenir, l’ONU voit, d’un bon œil, la reprise en main par le monarque du dossier du Sahara, de même que la volonté de la monarchie d’associer la population du territoire au sein d’un vaste mouvement fédératif marocain. Les différents organes onusiens ont jugé l’initiative marocaine d’accorder un statut d’autonomie au territoire saharien comme le meilleur moyen de dégeler le conflit, d’autant plus qu’elle est conforme à la résolution 1541 adoptée au lendemain de la résolution 1514.
La résolution 1541 (XV du 15/12/1960) analyse plus en détail la notion de droit à l’autodétermination, dans la mesure où elle s’efforce d’en recenser toutes les implications : dans son sixième principe, elle énonce les trois alternatives qui s’offrent à un territoire décolonisé : « on peut dire qu’un territoire non autonome a atteint la pleine autonomie,
a. Quand il est devenu indépendant et souverain.
b. Quand il s’est librement associé à un Etat indépendant.
c. Quand il s’est intégré à un Etat indépendant. »
Une autonomie élargie est, en principe, conçue pour répondre au besoin d’une situation donnée, elle est aussi le résultat de négociations entre l’Etat et les populations concernées.
Le dernier rapport du Secrétaire Général de l’ONU prouve qu’il a adopté les conclusions finales de son envoyé spécial Monsieur Walsun. Ce qui retient l’attention dans ce rapport, c’est qu’il relève, sans hésitation aucune, que la grande responsabilité dans le blocage de la situation revenait aux adversaires du Maroc, qui persistent dans leur tergiversation et leur attentisme illusoire de voir leur plan séparatiste triompher. Or, c’est plutôt le réalisme onusien qui a triomphé, le conseil de sécurité dans sa résolution 1813, a décidé de renforcer les acquis marocains, en consacrant la prééminence de la proposition de l’autonomie dans le cadre du respect de la souveraineté marocaine, et de l’unité nationale du Royaume.
Prometteuse sur le plan national, cette issue heureuse de l’affaire du Sahara aurait certainement des retombées bénéfiques sur l’ensemble de la région, surtout en ce qui a trait à la stabilité, la sécurité, la modernisation politique et au développement économique et social. Elle mettra certainement fin au calvaire des innocents sahraouis séquestrés dans des conditions inhumaines dans les camps de la honte à Tindouf en Algérie. Elle permettra du même coup de relancer sur de nouvelles bases le projet d’unification, de combattre le danger terroriste qui menace toute la région et de revaloriser la dimension méditerranéenne du Maghreb. L’espoir pour sortir de cette impasse reste tributaire de la compréhension et de la prédisposition de l’autre partie à admettre la réalité et à abandonner la polémique stérile pour s’engager ensemble dans la voie salutaire de la concorde et du progrès.
L’invention du peuple, plutôt que celle des populations, ne correspond aucunement à la règle qui veut que pour appréhender ce qu’est un peuple, il faut identifier son itinéraire historique, sa soit disant origine, ses moments fondateurs, son appartenance à un territoire défini, bref, de savoir distinguer avec précision, qui fait partie d’un peuple, et qui au contraire en est exclu. L’affaire du Sahara ne peut donc être dissocié de la question coloniale et de sa spécificité dans le cas marocain. Les adversaires du Maroc, dans cette affaire, profitant à l’époque de l’appui de certains courants dominants, ne disposant d’aucun argument juridique ou politique convainquant, se sont contentés de porter l’habit colonial. C’est pour ces raisons que le conflit a pris une tournure dangereuse, et l’on assiste à une dense précipitation des événements dont l’ampleur fut-elle que le Sahara s’érigeait en une des priorités des politiques extérieures des Etats de la région, et une des questions épineuses pour les instances internationales.
L’ONU, après plusieurs examens, s’est rendu compte de la réalité politique du problème, et c’est pour cette raison qu’elle s’est orientée vers la recherche d’autres voies de médiation susceptibles d’aboutir au règlement définitif du conflit, qui perdure depuis des décennies. Mais il fallait, comme on dit en termes juridiques, trouver un juge rapporteur, honnête, impartial et capable d’explorer toutes les données réelles de l’affaire. C’est à cette tâche que s’est attelé le représentant personnel du Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur Peter Van Walsun. Il faut rappeler que de nouvelles donnes ont favorisé, encouragé et facilité la tâche du diplomate onusien.
Depuis le 6 Novembre 1999, qui coïncide avec le vingt quatrième anniversaire de la Marche Verte, des signes avant-coureurs de la volonté marocaine d’intégrer en douceur le Sahara, dans le respect de la légalité internationale, sont apparus. Dans un important discours à cette occasion, le Roi Mohamed VI s’est publiquement engagé dans une approche novatrice de la question saharienne. Sans présager de l’avenir, l’ONU voit, d’un bon œil, la reprise en main par le monarque du dossier du Sahara, de même que la volonté de la monarchie d’associer la population du territoire au sein d’un vaste mouvement fédératif marocain. Les différents organes onusiens ont jugé l’initiative marocaine d’accorder un statut d’autonomie au territoire saharien comme le meilleur moyen de dégeler le conflit, d’autant plus qu’elle est conforme à la résolution 1541 adoptée au lendemain de la résolution 1514.
La résolution 1541 (XV du 15/12/1960) analyse plus en détail la notion de droit à l’autodétermination, dans la mesure où elle s’efforce d’en recenser toutes les implications : dans son sixième principe, elle énonce les trois alternatives qui s’offrent à un territoire décolonisé : « on peut dire qu’un territoire non autonome a atteint la pleine autonomie,
a. Quand il est devenu indépendant et souverain.
b. Quand il s’est librement associé à un Etat indépendant.
c. Quand il s’est intégré à un Etat indépendant. »
Une autonomie élargie est, en principe, conçue pour répondre au besoin d’une situation donnée, elle est aussi le résultat de négociations entre l’Etat et les populations concernées.
Le dernier rapport du Secrétaire Général de l’ONU prouve qu’il a adopté les conclusions finales de son envoyé spécial Monsieur Walsun. Ce qui retient l’attention dans ce rapport, c’est qu’il relève, sans hésitation aucune, que la grande responsabilité dans le blocage de la situation revenait aux adversaires du Maroc, qui persistent dans leur tergiversation et leur attentisme illusoire de voir leur plan séparatiste triompher. Or, c’est plutôt le réalisme onusien qui a triomphé, le conseil de sécurité dans sa résolution 1813, a décidé de renforcer les acquis marocains, en consacrant la prééminence de la proposition de l’autonomie dans le cadre du respect de la souveraineté marocaine, et de l’unité nationale du Royaume.
Prometteuse sur le plan national, cette issue heureuse de l’affaire du Sahara aurait certainement des retombées bénéfiques sur l’ensemble de la région, surtout en ce qui a trait à la stabilité, la sécurité, la modernisation politique et au développement économique et social. Elle mettra certainement fin au calvaire des innocents sahraouis séquestrés dans des conditions inhumaines dans les camps de la honte à Tindouf en Algérie. Elle permettra du même coup de relancer sur de nouvelles bases le projet d’unification, de combattre le danger terroriste qui menace toute la région et de revaloriser la dimension méditerranéenne du Maghreb. L’espoir pour sortir de cette impasse reste tributaire de la compréhension et de la prédisposition de l’autre partie à admettre la réalité et à abandonner la polémique stérile pour s’engager ensemble dans la voie salutaire de la concorde et du progrès.