Espagne : le Polisario rattrapé en justice par le scandale des détournements
Le scandale des détournements par des dirigeants du Polisario de l’aide humanitaire internationale destinée aux camps de Tindouf continue de faire tache d’huile, notamment en Espagne où les plaintes en justice se poursuivent contre les responsables du mouvement sahraoui soutenu par l’Algérie.
Dernière réaction en date, celle du syndicat espagnol des fonctionnaires publics « Manos Limpias ». « Mains Propres » a saisi jeudi la justice espagnole pour malversation et détournement portant sur un montant de 20 millions d’euros. Les accusés sont des dirigeants du Polisario et une association espagnole qui le soutient. Tous ont versé dans les détournements massifs de l’aide humanitaire destinée aux populations sahraouies vivant sous le contrôle du Polisario dans les camps de Tindouf en Algérie.
Manos Limpias s’est fondé dans se plainte à la justice espagnole sur le rapport publié en début d’année par l’OLAF. L’Office de Lutte Antifraude de l’Union européenne avait en effet mené une enquête qui a abouti à des révélations choquantes sur le détournement à grande échelle de l’aide humanitaire. Il s’agit d’aides accordées par diverses ONG et rien qu’entre 2003 et 2007, l’équivalent de quelque 20 millions d’euros en produits et équipements ont été détournés.
Les détournements commençaient dès l’arrivée des chargements au port algérien d’Oran, révèle l’enquête de l’OLAF, chiffres à l’appui. Là, le tri est effectué par des responsables algériens et des dirigeants du front Polisario, le mouvement armé par l’Algérie qui dispute au Maroc la souveraineté sur le Sahara occidental.
C’est à l’intérieur du port d’Oran que les produits sont répartis entre ce qui doit partir aux camps et les denrées de meilleure qualité destinées à la revente sur les marchés en Algérie, en Mauritanie et au Mali. Ces détournements massifs et prolongés dans le temps ont été possibles en grande partie à cause de « la surestimation » de la population des camps.
Les responsables algériens avancent le chiffre de 155.000 sahraouis vivant dans les camps de Tindouf, mais « ni l’Algérie ni le Front Polisario n’ont accepté qu’un recensement des populations des camps soit organisé », insiste l’OLAF qui évalue leur nombre à 91.000 sur la base des « clichés pris par satellite et une évaluation scientifique ».