Sahara occidental: l’Algérie dépitée par la position de l’Egypte
Les médias algériens sont sur les dents. Leur colère contre Le Caire reflète la grande déception ressentie par les responsables en Algérie après la décision de l’Egypte de clarifier sa position sur la question du Sahara occidental et de réaffirmer son soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc.
A Alger, la désillusion est visible. Les responsables algériens fondaient de grands espoirs sur l’opération montée par le DRS pour rompre le cordon sanitaire, observé au niveau arabe, sur tout ce qui touche au Polisario et à l’affaire du Sahara occidental en généal.
En effet, les services secrets algériens avaient mis au point et entamé l’exécution d’un plan cousu de fil blanc. La combine consistait à mobiliser progressivement un nombre toujours plus grand de journalistes et de figures médiatiques égyptiennes en soutien au Polisario. De fait, entre octobre et décembre 2014, des écrits et des sorties médiatiques ont été remarqués dans certains médias égyptiens en faveur du Polisario.
Prenant à la légère leur plan d’infiltration des médias au pays des pharaons, les hauts gradés du DRS ont toutefois commis l’imprudence d’arranger la participation d’une délégation égyptienne à une conférence organisée en Algérie en soutien au Polisario. Les membres de la délégation égyptienne ont évidemment été grassement rétribués.
Mais l’impair ne pouvait pas passer inaperçu au Maroc, où l’intrusion de la question du Sahara dans l’arène arabe est considérée comme une ligne rouge à ne jamais franchir. La réaction des autorités marocaines a été à la mesure du défi, mais le gouvernement du Caire a tenu à mettre rapidement les choses au clair.
La visite au Maroc du ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, le 16 janvier, s’inscrit dans ce cadre. Une visite à l’issue de laquelle l’Egypte a réitéré sa position en faveur de la solution politique sur la base du plan d’autonomie au Sahara occidental, la même position observée au niveau arabe. La clarification égyptienne n’a toutefois pas été du goût des responsables algériens qui y ont vu un geste d’hostilité au front Polisario.