Sahara-ONU : les raisons de la colère d’Alger contre Ban Ki-moon
Le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, sur la question du Sahara, a été accueilli par une levée de boucliers à Alger. Sites Internet du Polisario et médias algériens ne décolèrent pas depuis une semaine, voyant dans les termes du rapport une « injustice » à leur égard. A y regarder de plus près, on se rend vite compte des raisons de cette incompréhensible irritation.
Pour une fois, l’ONU qui s’est lassée des obstacles sans fin dressés par l’Algérie et le Polisario pour bloquer toute reprise du processus de négociation, cite clairement Alger comme un « soutien » du Polisario. Ainsi, le rapport souligne que le Polisario, appuyé par l’Algérie, maintient sa position en faveur d’un referendum avec des options multiples. Le secrétaire général place, de ce fait, l’Algérie au rang de partie prenante dans le conflit, alors qu’Alger se dérobe obstinément à cette qualification.
A travers le blocage systématique des efforts de l’ONU, Alger vise évidemment à neutraliser la dynamique enclenchée par la proposition marocaine d’autonomie au Sahara. Son objectif est d’inhiber tout le processus sur lequel l’ONU et la communauté internationale ont fondé, depuis 2007, de grands espoirs pour parvenir à un règlement juste et définitif du conflit.
Autre point douloureux pour les décideurs d’Alger, le rapport demande avec insistance la tenue d’un recensement des réfugiés à Tindouf, en territoire algérien. Il demande aussi la mise en œuvre d’un programme d’entretiens individuels avec les intéressés. Une perspective fort ennuyeuse là encore, pour Alger, mais à laquelle le Maroc ne cesse d’appeler.
Car la question de ces milliers de personnes retenues contre leur gré dans les camps de Tindouf, en Algérie, dans un désert totalement inhospitalier, relève de la protection des droits de l’homme. Et la communauté internationale ne peut ignorer indéfiniment le sort de ces damnés du désert, soumis à un véritable blocus pour servir les noirs desseins d’Alger dans la région.