Plan d’autonomie du Sahara : comprendre, fédérer, prévoir
Quoique attendue depuis un certain temps, la proposition marocaine d’autonomie des provinces du Sud remise au SG de l’ONU, et rendue publique depuis vendredi aura surpris nombre d’observateurs, tant sur la méthode, que la simplicité du texte. Au niveau de la méthode tout d’abord, jamais campagne d’explication diplomatique n’aura été aussi intense, balayant les cinq continents, mobilisant les talents du Royaume, et recueillant l’adhésion de nombres de pays, qui jusque là , adoptaient une position pour le moins prudente.Car la stratégie du royaume repose sur le souci de comprendre les aspirations et les attentes de la communauté internationale, d’intégrer –quand cela est nécessaire- les observations et conseil des partenaires, de comprendre leurs attentes, tout en respectant l’identité profonde notre pays.
Le « faire savoir », au service du « savoir faire », est en effet au cœur du projet de société qui est devant nous depuis la sortie du texte de l’initiative marocaine d’autonomie.
Cette dernière, qui se veut être une plateforme de négociations avec « toutes les parties concernées », respecte en effet les équilibres fondamentaux du Royaume, mais laisse aux sahraouis une marge de manœuvre considérable pour la gestion de leurs affaires. C’est précisément sur ce point que la proposition marocaine est innovante. Le projet d’autonomie se veut en fait, plus qu’un simple texte, une réelle démarche participative. Au niveau régional, tout d’abord, le texte prévoit la consultation des premiers concernés. Au niveau national, l’ensemble de la nation sera également appelée à se prononcer. Il s’agit donc d’une véritable « révolution silencieuse », unique en son genre dans le Maghreb et le monde arabe, qui consiste à impliquer fortement les citoyens dans le choix du modèle de société qu’ils veulent voir se dessiner. En choisissant cette démarche, le Souverain du Maroc consacre également le modèle de monarchie populaire, issue du peuple et à son service, qu’il n’a eu de cesse de promouvoir depuis son accession au trône. Les enjeux sont en effet énormes pour la communauté internationale : Est il préférable d’avoir un voisin immédiat stable, serein, armé faces aux nouvelles menaces, ou bien est il préférable de céder à la division ? L’équation parait simple, elle revêt cependant de multiples intérêts contradictoires, liés aux problématiques énergétiques, et à la stratégie de puissance de l’Algérie, qui se voudrait être une grande puissance Africaine et régionale, au détriment du co-développement du Maghreb.
Face à cela, la réponse du Maroc est limpide : « Ce qui nous unit est plus fort que ce qui nous divise »