Plan Autonomie

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Maroc et Polisario à Manhasset

Immédiatement après la présentation par le Maroc de son plan d’autonomie, en Avril 2007, va se déclencher un processus de négociations, connu sous le nom de « discussions de Manhasset », du nom du « Greentree estate » de Manhasset, en Banlieue New Yorkaise, à Long Island. Traditionnellement utilisé pour des négociations internationales, ou pour des « retraites » où les membres du conseil de sécurité se retrouvent autour du Secrétaire Général de manière informelle, Manhasset va devenir le théâtre d’une nouvelle phase de discussions directes entre le Maroc et le Front Polisario.
Dès le début du premier round, le 18 Juin 2007, la composition des équipes de négociateurs donne le ton.
Côté Front Polisario, la délégation est la même que dix années auparavant à Houston. Présidée par Mahfoud Ali Beiba, Président du Parlement de la R.A.S.D, elle comprend Brahim Ghali, figure historique de la Guérilla et chef militaire, Ahmed Boukhari, représentant auprès de l’ONU, et enfin M’hammed Khadad, porte-parole officieux du mouvement et coordinateur avec la Minurso.
Côté marocain, la délégation est présidée par le ministre de l’intérieur et non des Affaires Etrangères, une nuance très importante quand l’on connaît le sens du symbole des marocains. Autour de Chakib Benmoussa, l’on retrouve la garde rapprochée de Mohamed VI, Taieb Fassi Fihri (Ministre Délégué aux affaires étrangères), Fouad Ali-Himma (Ministre Délégué à l’intérieur),  Mohamed Yassine Mansouri (Patron des renseignements militaires), ainsi que le président du CORCAS (Conseil Royal Consultatif des Affaires Sahariennes) Khalihenna Ould Rachid.
Dès le premier round de négociations, il devient clair que le dialogue ne sera pas aisé, les deux délégations, malgré des politesses rapportées par la presse, se cantonnant à rappeler les principes auxquels ils ne dérogeront pas : Plan d’autonomie pour le Maroc, retour au plan Baker II pour le Polisario. Néanmoins, derrière ce dialogue de sourd apparent, les fils du dialogue commencent à se nouer, et ceux qui ne se voyaient jusqu’alors que par écrans de télévision interposés sont assis à la même immense table de Manhasset, contraint de trouver des éléments de langage communs.
Cette base commune, qui doit jeter les prémisses d’une discussion de fond, ce sera, à chaque round, la volonté de se rencontrer à nouveau, pour tenter de débloquer les négociations. Pendant ce temps là, un homme clé dans ces négociations, Peter Van Walsum, se contente d’égrener le très diplomatique langage onusien, ne laissant rien transparaitre quand à son sentiment profond.
Après le 2ème round, les 10 et 11 août 2007,  un cafouillage va néanmoins renseigner la communauté internationale sur l’état réel des négociations. En effet, alors que les parties ont convenu de se revoir, la date reste indéterminée, et il est question de changer d’endroit, la suisse est alors évoquée.
C’est finalement à Manhasset que les parties se retrouvent à nouveau les 7, 8 et 9 Janvier 2008, pour convenir à nouveau qu’ils ne peuvent convenir de rien, si ce n’est de se retrouver pour un quatrième round, en mars.

Les choses évoluent lentement, et les rounds se succèdent, apportant leur lot de déclarations constatant que le Front Polisario refuse de discuter des détails du plan marocain, qui est pourtant l’élément « nouveau » qui aura permis de relancer le processus de négociations.
C’est probablement à ce moment que Peter Van Walsum acquiert la conviction qu’il lui faut agir pour forcer le Front Polisario à discuter du plan d’autonomie marocain…


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