Plan Autonomie

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Les principes de la vision Van Walsum

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Peter Van Walsum devant
le Conseil de Sécurité

Afin de pouvoir éclairer les observateurs du dossier sur  les thèses développées par Peter Van Walsum lors de son audience par le conseil de sécurité le 21 Avril 2008, il est important d’isoler, en premier lieu, les 5 éléments nouveaux qui tranchent avec le jargon onusien en vigueur jusqu’à présent :

1/ « l’indépendance du Sahara occidental n’est pas une option réaliste ». L’objectif de l’indépendance totale, poursuivi par le Font Polisario, est en contradiction avec le principe de réalité, qui doit prévaloir dans le dossier. Jamais aucun médiateur, ni représentant personnel du Secrétaire général n’a osé prononcer cette phrase, qui constitue pourtant l’opinion d’une majorité de pays membres de l’ONU.

 

2/ « Je n’accepte pas l’idée selon laquelle la prise en compte de la réalité politique constitue une concession ou une capitulation ». L’ONU doit prendre en compte le contexte politique de la région, sans que cela ne constitue l’abandon d’un quelconque principe. En réalité, faire preuve de réalisme politique permettrait de mieux comprendre les points d’achoppement entre les parties et donner un nouveau départ au dossier.
3/ En l’absence de « pression sur le Maroc pour qu’il abandonne sa revendication de souveraineté », un « Sahara occidental indépendant n’était pas une proposition réaliste » . Peter Van Walsum estime que le Maroc n’acceptera jamais d’abandonner le Sahara Occidental, et que les pays membres des Nations Unies, ainsi que le conseil de sécurité n’ont jamais exercé de pression assez forte pour contraindre le Royaume Chérifien à accepter un plan de règlement qui puisse inclure l’indépendance comme option.

 

4/Le « statu quo », est « trop facilement accepté » par « des partisans du Front Polisario profondément impliqués, qui ne vivent pas eux-mêmes dans les camps mais sont convaincus que ceux qui y vivent préfèreraient y rester indéfiniment plutôt que de se résoudre à toute solution négociée ne permettant pas une pleine indépendance. » Ce point est crucial, car il pointe clairement les responsabilités des « partisans du Front Polisario profondément impliqués », CAD l’Algérie, pays hôte du mouvement, qui défendrait, selon le diplomate hollandais, la thèse selon laquelle il est préférable pour les Sahraouis de vivre dans des camps plutôt que de rejoindre le Sahara sous souveraineté marocaine.
5/ Les négociations doivent reprendre « en présumant temporairement qu’il n’y aura pas de référendum offrant l’indépendance comme possibilité ». Ce point de la vison de Van Walsum fixe le cap des prochaines négociations, et invite clairement le Front Polisario à accepter de discuter des détails de l’initiative marocaine d’Autonomie et des amendements éventuels qu’il souhaiterait y apporter.
Ces cinq points sont conformes à la légalité internationale et portent en eux les éléments constitutifs à l’élaboration d’une nouvelle doctrine pour le règlement du conflit du Sahara Occidental.

En effet, en voulant pousser l’ONU à abandonner la possibilité d’une indépendance totale du Sahara, Peter Van Walsum veut réveiller l’institution de sa torpeur et de la trop grande facilité avec laquelle les résolutions s’égrènent, ainsi que le mandat de la MINURSO prorogé.
Au-delà de cela, Van Walsum voit un certain « confort » pour les pays membres de l’ONU dans le statu quo actuel, qui leur épargne de choisir entre le Maroc et l’Algérie, le Front Polisario n’étant pas considéré  comme un élément déterminant. En fait, Peter Van Walsum invite les parties prenantes à dérouler une carte de la région et à se rendre compte de l’absurdité de la situation. En tant que médiateur de l’ONU pour le Sahara, le diplomate hollandais veut se débarrasser des considérations qui ne sont pas directement liées au dossier et au jeu d’alliances qui a trop longtemps parasité les différentes résolutions.
Selon lui, il est important que les Nations Unies, et en particulier le Conseil de Sécurité, prennent leurs responsabilités en établissant une résolution forte, qui fixe un cadre pérenne pour trouver une solution politique. Fort de l’analyse que si le Conseil « est incapable de choisir, les parties ne le peuvent pas non plus », Van Walsum préconise donc que le Maroc et le Front Polisario puissent renouer le dialogue sur la base de ce qui les rassemble, et non ce qui les séparent.
C’est un changement radical d’approche qui est énoncé, car jamais le conflit n’a été abordé sous l’angle des éléments qui pourrait constituer une convergence de vues. Certes, les « mesures de confiance », largement débattues, constituent un point de départ intéressant, mais elles demeurent nettement insuffisantes eu égard aux enjeux.
Il est donc fondamental que le dialogue à venir entre les parties soit basé sur l’ouverture d’esprit et la constitution d’une base commune de négociation qui identifie les avancées possibles à court et moyen terme.

 

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